C’est un sujet compliqué, mais nécessaire auquel les conférenciers s’attaquent. Mamadou Ka, professeur associé et politologue, Jonathan M. Sears, professeur agrégé de développement international d’études politiques et Deborah-Zita Somakoko, présidente et fondatrice de la Chambre de commerce noire du Manitoba, vont tenter, pendant plus d’une heure, de répondre à la question suivante : la « bonne gouvernance » peut-elle solutionner les problèmes de l’Afrique?

Sujet large, mais qui tombe à pic selon Mamadou Ka. « L’Afrique est à la croisée des chemins sur ces thèmes de politique et de démocratie. On a eu la fin des colonisations dans les années 1960, puis une série de pays démocratiques, des coups d’État dans les années 1980 et depuis les années 1990 on a vu du changement avec la fin de la Guerre froide. Là, c’était le temps des transitions démocratiques en Afrique. Et on se rend compte, encore au 21e siècle, qu’il y a des transitions militaires. Donc, fait-on marche arrière? »

Deborah-Zita Somakoko rappelle de son côté que nous vivons désormais dans une économie mondialisée. Ce sujet, même s’il est loin géographiquement, touche au Canada et au Manitoba. « L’Afrique est le berceau de l’humanité et possède d’importantes ressources minières et humaines. Pour nous, le commerce international est une priorité, il est donc crucial de s’y intéresser. Et pour parler de bonne gouvernance, il faudra voir depuis quelle lentille nous allons en discuter. »

Beydi Traore, Alexandre Côté, Deborah-Zita Somakoko, Mamadou Ka, Jonathan M. Sears et Brad Kirbyson.
Beydi Traoré, directeur général de l’Association étudiante de l’USB, Alexandre Côté, membre du conseil d’administration ex officio du CIC, Deborah-Zita Somakoko, présidente et fondatrice de la Chambre de commerce noire du Manitoba, Mamadou Ka, professeur associé et politologue, Jonathan M. Sears, professeur agrégé de développement international d’études politiques et Brad Kirbyson, vice-président du bureau de Winnipeg du CIC. (photo : Raphaël Boutroy)

Un sujet, plusieurs angles

« Quelle gouvernance? Pour qui? Assez bonne pour quoi? Pour des activités économiques? Mais avec quelles protections environnementales, humaines? », s’interroge déjà Jonathan M. Sears. Malgré la complexité du sujet, le professeur de l’Université Mennonite canadienne est ravi de pouvoir présenter ce débat. « Ça rend notre affaire encore plus compliquée (rires). Mais personnellement, je suis très heureux que cette conférence ait été mise en place. Ce qui compte, ce sont les échanges. »

Beydi Traoré, directeur général de l’Association étudiante de l’USB, a participé à la mise en place de cette conférence. Présenter et développer ce sujet au sein de l’établissement est essentiel selon lui. « L’intitulé du débat pique. Certaines personnes peuvent le voir comme si l’on attaque le fait que l’Afrique n’est pas bien gouvernée en ce moment ou est-ce qu’on essaie de comprendre comment faire de la bonne gouvernance pour arriver à nos objectifs. Il y a donc des discussions sur ce thème, c’est donc important d’adresser ces interrogations. Ça va servir à nos étudiants qui viennent d’Afrique, mais aussi les étudiants canadiens, européens ou asiatiques. »

Pour la branche de Winnipeg du Conseil international du Canada, organisation non gouvernementale et non partisane, cet évènement est le tout premier en français. « Ça fait longtemps que nous voulions le faire », souligne Brad Kirbyson, vice-président du bureau de Winnipeg. « Nous avons cherché des partenaires et nous en avons trouvé avec l’USB et l’association étudiante et nous sommes ravis de pouvoir le faire pendant le Mois de l’histoire des Noirs. »

100 personnes sont attendues pour assister cette conférence-débat.