C’était un souhait de la Société de la francophonie manitobaine (SFM) de voir le rétablissement du poste de sous-ministre adjoint au Bureau de l’éducation française (BEF). Derrek Bentley est le vice-président de l’organisme et il salue le choix de René Déquier. « Tout est le monde est excité. Tout le monde a très hâte de voir quelqu’un dans ce poste qui avait été éliminé. Monsieur Déquier connaît très très bien le Manitoba, il comprend bien les défis en éducation. Nous avons hâte de continuer notre travail avec le gouvernement et désormais avec monsieur Déquier.

« Avec la mise en place de la table de concertation, nous allons pouvoir discuter de ce que représente un continuum en éducation et les prochaines étapes d’un BEF fort pour assurer ce continuum. Parce qu’il est important d’avoir quelqu’un d’assez haut placé dans l’administration publique pour porter le dossier de l’éducation en français. C’est une personne qui s’assure que la voix de l’éducation en français soit garantie, peu importe les changements dans l’administration. »

Un nouveau contexte

Raymond Hébert, qui a été très critique lorsque le gouvernement progressiste-conservateur a aboli le poste en 2017, commente la prise de poste de René Déquier. « Sur papier, monsieur Déquier semble avoir les qualités et l’expérience nécessaires pour remplir les exigences du poste. Le nouveau gouvernement a tenu sa promesse de rétablir et de combler le poste. Il reste à savoir le mandat qu’on accordera au nouveau sous-ministre adjoint et l’influence réelle dont il pourra jouir au sein du gouvernement. »

Raymond Hébert
Raymond Hébert est professeur émérite en science politique de l’Université de Saint-Boniface. (photo : Marta Guerrero)

Il émet toutefois quelques inquiétudes sur la permanence de ce poste. « En principe le poste est une créature du gouvernement du jour, et aucun gouvernement ne peut lier les mains d’un futur gouvernement pour assurer le maintien du poste. Il en va de même pour la nomination de la personne qui occupe le poste, qui peut être confirmée dans ses fonctions ou remplacée par un futur gouvernement. »

Si dans l’ensemble, Raymond Hébert se réjouit de revoir l’arrivée du poste de sous-ministre adjoint, il tient aussi à souligner que le contexte a changé depuis 2017. « La donne a changé beaucoup en ce qui a trait au rôle du sous- ministre adjoint.

« La DSFM a pris beaucoup d’ampleur au fil des années, et, avec sa commission scolaire composée d’élus franco- phones, peut avoir beaucoup d’influence sur l’évolution de l’éducation française dans la province. Quels seront les rôles respectifs du sous- ministre adjoint et de la CSFM/DSFM à l’avenir par rapport à l’éducation française dans notre province? Tout cela reste à définir. »