C’est un phénomène observé depuis 2011, et ce ne sont pas de petits chiffres : dans plusieurs cas, on parle de millions de saumons morts à la fois sur un même site. Pour un total de 865 millions de saumons décimés entre 2012 et 2022. Une tendance qui pourrait même être à la hausse.
Dans plusieurs cas, les causes sont bien documentées : des fluctuations trop rapides de la température des eaux environnantes pour ce que ces poissons sont capables de supporter, ou des mauvaises conditions de vie dans ces élevages — manque d’oxygène ou infestations de parasites, par exemple.
Alors que plus des deux tiers des saumons vendus à travers le monde proviennent aujourd’hui d’élevages, seulement six pays en produisent 92 %. C’est à eux que s’est intéressée une équipe dirigée par Gerald Singh, de l’École des études environnementales de l’Université de Victoria, en Colombie-Britannique. Leur recherche s’est appuyée sur les statistiques de décès fournies par ces pays (Norvège, Canada, Royaume-Uni, Chili, Australie et Nouvelle-Zélande).
Si la tendance se maintient, écrivent ces chercheurs le 7 mars dans la revue Scientific Reports, le nombre de décès par « évènement » pourrait s’élever à 5 millions en Norvège et au Canada, et à un peu plus d’un million au Royaume-Uni, les trois principaux pays touchés.