Voulue comme un véritable outil pédagogique, l’application Suivi du carbone pourrait être un levier dans les changements climatiques.

Consommez-vous de la viande? Prenez-vous les transports en commun? Autant de paramètres qui peuvent influer sur ce chiffre. Au Canada, en moyenne, un citoyen émet, chaque année, 14 tonnes de CO2. L’organisation pancanadienne Arbres Canada a voulu sensibiliser les gens sur cette question. Robert Henri en est le directeur des communications et de la marque. Il rappelle leur mandat et souligne de quelle manière l’application s’inscrit dans cette lutte environnementale.

« Nous voulons inspirer les Canadiens et Canadiennes à s’équiper contre les changements climatiques. Nous avons un programme de plantation d’arbres à cet égard. L’application est un outil supplémentaire pour que les gens comprennent leur impact environnemental.

« Les gens doivent télécharger l’application sur leur téléphone puis ils répondent à quelques questions. Par exemple : quelle sorte de chauffage ont-ils? Est-ce qu’ils ont le contrôle sur ce système de chauffage? Les habitudes de transports, etc. Grâce à ces réponses, l’application génère une estimation du bilan carbone. Une estimation parce qu’on sait que les gens n’ont pas la même routine chaque jour pendant toute l’année. »

Ce chiffre est alimenté par plusieurs sources de données. « Nous avons utilisé plusieurs sources pour arriver à cette estimation. Par exemple pour le transport en commun nous utilisons le Guidelines to Defra/DECC’s GHG Conversion Factors for Company Reporting DEFRA, pour les systèmes de chauffage, nous utilisons les données des provinces et territoires. C’est un ensemble de données disponibles un peu partout en ligne. »

Ensuite, à partir de ce chiffre, l’application peut aiguiller l’utilisateur comme l’explique Robert Henri. « À partir de bilan carbone, l’application propose des solutions pour réduire l’impact de notre mode de vie. Ces changements peuvent être rentrés directement dans l’application et le bilan se modifie. »

Compenser son empreinte carbone

Évidemment, Robert Henri est conscient que tous les Canadiens ne peuvent pas modifier leur comportement du jour au lendemain. « Il y aura des suggestions pour les utilisateurs afin de réduire, évidemment, ce ne sont que des suggestions. Nous sommes conscients que tout le monde ne peut pas mettre en pratique certains conseils comme changer son mode de chauffage.

« L’idée derrière ce bilan est que les gens aient une idée de leur empreinte carbone et de voir où ils se situent dans la réduction des gaz à effet de serre. »

En effet, en 2021, l’institut de Statistique allemand, Statista classait le Canada 15e pays au rang des pays qui émet le plus de CO2/habitant.

Outre des conseils pour réduire son empreinte carbone, l’application suggère aussi des moyens pour compenser ce bilan, Robert Henri détaille. « Nous suggérons aussi aux personnes de planter des arbres pour compenser le montant de leurs émissions annuel. L’application fait le calcul pour les gens aussi. Ce sont des arbres qu’ils peuvent planter grâce à notre programme national de verdissement. Il faut savoir qu’un arbre absorbe en moyenne au cours de sa vie 280 kg de CO2. »

Pour arriver à ce calcul, Arbres Canada utilise des chiffres qualifiés de « conservateurs ». Robert Henri précise. « Un arbre au Canada absorbe en moyenne trois à quatre kg de CO2 par année. Si on assume 3,5 kg, ceci équivaut à 210 kg sur 60 ans et 280 kg sur 80 ans. Bien sûr, tout dépend de l’espèce d’arbre et de la région dans lequel il est planté. C’est pourquoi nous utilisions des chiffres conservateurs en faisant une moyenne générale. »

Quelle empreinte?

Depuis le lancement fin janvier, 400 personnes ont téléchargé l’application, là encore Robert Henri reconnaît qu’elle est destinée à des personnes avec une sensibilité aux changements climatiques. « Notre but n’est pas vraiment de faire changer la mentalité des personnes qui ne croient pas aux changements climatiques. Cette application est bel et bien pour des personnes qui ont déjà cette sensibilité et on compte beaucoup sur le bouche-à-oreille pour faire vivre celle-ci. »

Qui dit application, dit données, dit stockage de celles-ci. Et les centres de données produisent, à l’échelle mondiale, 2 % des émissions de CO2. Une contradiction que relève Robert Henri. « Nous n’avons pas encore une idée de l’empreinte carbone de notre application. À la fin du mois de mars, on va faire une évaluation de l’activité et de l’empreinte carbone et on prendra des mesures nécessaires pour compenser aussi notre activité. Nous planterons sûrement des arbres à cette fin. »