Avec des informations de Jonathan Semah.

Lors du Conseil municipal qui s’est tenu ce jeudi 21 mars, la décision de rouvrir l’intersection Portage et Main aux piétons a été approuvée par les conseillers.

Lors d’une conférence de presse début mars, le maire de Winnipeg Scott Gillingham, avait annoncé qu’il souhaitait voir la circulation piétonne reprendre sur l’intersection. L’annonce faisait suite à la publication d’un rapport de James Veitch responsable par intérim de l’urbanisme et de la conception. Dans ce rapport, il est indiqué que la revitalisation de l’intersection Portage et Main « est déclenchée par la nécessité de démolir des parties de la chaussée et des trottoirs pour remplacer la membrane d’étanchéité vieillissante du hall souterrain. »

11 conseillers ont voté en faveur de la recommandation contre 3.

Ross Eadie, conseiller pour le quartier de Mynarski, fait partie des conseillers qui ont voté contre la recommandation. Ce dernier a invoqué la fermeture du passage sous-terrain pour justifier sa prise de position. En effet, il indique que le passage sous-terrain est privilégié par les personnes en situation de handicap et que sa fermeture impactera directement le confort de ces usagers.

Coût estimé : 73 millions $

La réouverture de l’intersection Portage et Main aux piétons aurait tout de même un coût estimé à 73 millions $. Le remplacement de la membrane quant à lui couterait 29 millions $. À noter cependant que la durée de vie moyenne d’une membrane est d’environ 40 ans.

Pour rappel, en 2018, à l’occasion des élections municipales, les Winnipégois avaient été invités à voter oui ou non à la question suivante : êtes-vous favorable à l’ouverture de l’intersection Portage et Main aux piétons? Le non l’avait remporté à 65 % des voix.

Cependant, la tendance semble s’être inversée en 2024. Selon une étude de Probe research commanditée par nos confrères du Winnipeg Free Press, 60 % des personnes interrogées sont désormais en faveur de la réouverture.

Un impact économique positif?

De son côté Michel Durand-Wood, chroniqueur pour La Liberté, observateur de la scène politique municipale et auteur du blogue Dear Winnipeg, se réjouit de la nouvelle. « C’est une excellente nouvelle après près d’un demi-siècle. »

Ce dernier anticipe d’ailleurs des retombées économiques positives. « Pour avoir un centre-ville, et donc une ville, qui prospère, il est évident qu’on doit y rapporter plus de gens. C’est ce qu’on doit prioriser. Mais lorsqu’on s’inquiète plutôt du flux de circulation de voitures, cela démontre que nous voulons prioriser les gens qui quittent le centre-ville plutôt que les gens qui y sont déjà. Il y a donc une différence entre une intersection qui permet l’accès à pied, mais qui priorise le mouvement de voitures, et une intersection qui permet l’accès à voiture mais qui priorise le mouvement à pied. Seulement le deuxième maximise l’impact économique possible. »