Une aide importante certes, mais encore très loin de nouvelles projections qui évaluent les travaux à plus de 5 millions de dollars.

C’est un soulagement de courte durée pour Cindy Desrochers, directrice générale du Musée de Saint-Boniface. Ce nouvel argent de la Ville, bailleur du bâtiment jusqu’en 2062, viendra notamment aider à l’amélioration de la structure du toit du Musée.

Cindy Desrochers a senti les fonctionnaires de la Ville très impliqués au moment de sa présentation devant le Comité exécutif le 15 mars. « Si eux autres ne voient pas ça sérieusement, ils n’auraient pas approuvé ou recommandé au Conseil de passer cette motion. Je trouve qu’ils ont à cœur notre histoire et ils veulent quand même la préserver autant que possible, dans la mesure du possible avec les budgets auxquels ils ont accès. »

« Sérieux problèmes structurels »

Pour rappel, des estimations préliminaires chiffraient la remise en état de la structure du toit à 1,3 million $. Néanmoins, plus tard, le Musée de Saint-Boniface a reçu le rapport de Crosier Kilgour, un bureau d’ingénieurs-conseils. L’entreprise qui a observé en détail l’état du bâtiment évoque « de sérieux problèmes structurels » qui « nécessitent des réparations dans l’immédiat » en parlant notamment des structures du toit du bâtiment principal du musée et du grenier de la chapelle.

Cindy Desrochers, qui savait l’ampleur des dégâts, n’imaginait pas de telles conclusions. « On ne s’attendait pas à ces résultats. On pensait à des interventions minimes, mais ce n’est pas vraiment le cas. Les travaux sont importants. Le plus on attend, plus la situation va s’empirer. Pour l’édifice, plus tôt nous exécuterons les travaux, mieux ce sera. »

Mais le Musée de Saint-Boniface n’a pas seulement besoin de réparations au niveau du toit. D’autres éléments « inattendus » se sont ajoutés à la note qui s’élève désormais à plus de 5 millions $. «  On ajoute la structure du toit, le chauffage, ainsi que l’envergure des travaux pour les fenêtres qui est aussi plus compliquée que l’on pensait. » Le Musée parle notamment de 40 fenêtres historiques à réparer.  

Pour couvrir cet important projet, le Musée se tourne désormais vers d’autres paliers de gouvernement. Cindy Desrochers espère que le nouvel octroi de la Ville en appellera d’autres. « À l’instant, il n’y a pas de programme disponible avec la Province. Avec l’annonce du budget provincial dans quelques jours, on espère voir l’arrivée d’un programme auquel on pourrait appliquer. Au Fédéral, on a fait une demande, on attend des réponses au mois d’avril. Il y a des demandes placées pour proche de 1 million $ », confirme Cindy Desrochers.

La directrice ajoute par ailleurs que si elle reçoit des réponses positives de ces demandes, l’apport pour le toit sera en très bonne voie. « Il restera du travail à faire pour ce qui est du prélèvement pour les autres travaux  », précise-t-elle.

La Société de la francophonie manitobaine (SFM) se veut aussi solidaire des difficultés du Musée. L’organisme francophone avait d’ailleurs soumis une lettre d’appui au Comité exécutif des politiques de la Ville de Winnipeg. « Si l’on n’agit pas, il y a un risque que ce soit trop tard. On fait donc cet appel-là pour agir à tous les paliers de gouvernement », commente Derrek Bentley, vice-président de la SFM.

« On ne s’attendait pas à ces résultats. On pensait à des interventions minimes, mais ce n’est pas vraiment le cas. Les travaux sont importants. Le plus on attend, plus la situation va s’empirer. Pour l’édifice, plus tôt nous exécuterons les travaux, mieux ce sera. »

Cindy Desrochers

Début des travaux fin juin?

Quant au début potentiel des travaux, Cindy Desrochers veut rester mesurée. C’est une question d’équilibre. « On ne veut pas commencer un projet qui vaut 1,2 ou 1,3 million $ avec un quart des argents dans la banque. Il faut être responsable. »

La direction du musée et le conseil d’administration visent tout de même une date butoir assez proche. En effet, le Musée devrait fermer ses portes cet été pour laisser place aux travaux. « À la fin juin, on veut fermer le site. On a donc à peu près trois mois pour trouver un lieu pour déménager nos opérations, nos bureaux, nos expositions, ranger, mettre en entreposage et être capable de fonctionner. Ça sera beaucoup de travail et à date, on ne sait pas où on va se rendre. »

Cindy Desrochers indique aussi que « si nous ne déménageons pas, ça mettra le travail en arrière de trois à six mois. »

Pour du soutien, le bâtiment pourra aussi compter sur les Amis du Musée de Saint-Boniface qui devrait lancer une campagne de prélèvements de fonds « dans les prochains un à deux mois ». « S’il y a du monde qui veut faire des dons, ça sera à travers cette campagne-là », conclut Cindy Desrochers.