Une occasion pour revoir la gestion complète des déchets de la capitale manitobaine.

La Ville de Winnipeg sous-traite depuis 2005 la gestion des déchets ménagers et le recyclage à deux compagnies privées : GFL Environmental et Miller Waste Systems. Toutes deux se partagent la Ville de Winnipeg et leurs contrats, qui devaient initialement expirer en février 2025. Ils ont été renouvelés jusqu’en janvier 2027.

Une solution qui, jusqu’alors, fonctionnait, bien que des critiques avaient été formulées quant au fait que la Ville ne s’occupait pas de la gestion de ses déchets ménagers.

En novembre 2023, le président du Comité d’orientation permanent de l’eau, des déchets et de l’environnement, Brian Mayes, a proposé une motion afin de créer une troisième zone dans la Ville de Winnipeg dont la gestion reviendrait à des employés municipaux. Il explique : « C’est en réponse à une frustration de la part de certains conseillers municipaux : Cindy Gilroy (Daniel McIntyre), Ross Eadie (Mynarski), Vivian Santos (Point Douglas). Ils observent que dans leur quartier, il y a une accumulation de déchets et qu’un seul ramassage ne suffit pas forcément. »

« Des études ont été menées par l’administration publique à Calgary et à Ottawa. À la vue de l’étude d’Ottawa, je pourrais dire que je ne pense pas que cela va coûter des millions $ de plus. »

Brian Mayes

Le maire plutôt réticent

Le maire Scott Gillingham s’est montré plutôt réticent sur cette question. Il a demandé à l’administration publique de préparer un rapport en amendant la proposition de Brian Mayes pour voir comment une gestion interne des déchets pourrait aider à résoudre des problèmes comme les déversements illégaux, les campements de sans-abri ainsi que la collecte des déchets encombrants et des déchets mais aussi du recyclage du centre-ville.

Le rapport devrait être présenté en avril. Pour rappel, en 2023, les Winnipégois payaient environ 70 $ pour le ramassage de leurs déchets ménagers et de leur recyclage. Chaque Winnipégois paie le même montant, bac rempli ou non.

En parallèle, l’administration publique travaille sur l’implantation d’un programme de compostage. Brian Mayes plaide qu’avec la mise en place d’un programme de compost, la logistique des déchets pourrait être revue. « La grande question est de savoir combien cela coûte aux Winnipégois, car c’est la raison pour laquelle ils s’inquiètent. Les temps sont difficiles pour tous et on le sait bien.

« L’administration publique travaille donc à savoir si avec le compostage, on peut réduire la quantité de ramassage d’ordures. Est-ce qu’on pourrait passer à 26 ramassages par an au lieu de 52 ou quelque chose comme ça? Une combinaison pourrait réduire le coût de l’ajout du service de compostage. Ce sont des enjeux qui seront discutés dans les six prochains mois. »

Meilleure vue d’ensemble

En 2023, le budget de la Ville de Winnipeg pour la gestion des déchets ménagers est d’environ 40 millions $. En 2016, il était de 25 millions $ soit une augmentation de 60 % en sept ans. « Une partie de cette augmentation est donc due à la croissance de la ville. Je vous l’accorde. Il y a plus de maisons à ramasser. Mais une partie est simplement due à l’inflation, comme le coût du carburant. »

Brian Mayes reste persuadé qu’opérer la gestion des déchets ménagers avec des employés municipaux ne coûterait pas plus cher à la Ville de Winnipeg. « J’aime bien l’idée qu’une partie du travail se fasse à l’intérieur de la ville. C’est ce que fait Ottawa. La ville est divisée en zones et une partie est gérée par la ville. Des études ont été menées par l’administration publique à Calgary et à Ottawa. À la vue de l’étude d’Ottawa, je pourrais dire que je ne pense pas que cela va coûter des millions $ de plus. Cela coûtera peut-être quelques centaines de milliers  $ de plus pour en ramener une partie.

« Certains disent que ramener le travail à l’intérieur de la ville fait en sorte que des grèves peuvent se produire. Mais la réalité est qu’avec des contracteurs privés aussi cela peut arriver. Le rapport sur le compost devrait permettre de donner une meilleure vue d’ensemble sur la gestion des déchets. »