Par Michel Lagacé.
Et de sa capacité de répondre aux attentes des Manitobaines et des Manitobains qui l’ont récemment élu.
Plusieurs éléments du budget sont prévisibles. Le gouvernement a déjà annoncé qu’il maintiendra la décision de l’ancien gouvernement de Heather Stefanson d’augmenter le montant du revenu personnel exempté d’impôt de 10 855 $ à 15 000 $. De plus, le gouvernement actuel a augmenté les seuils d’imposition sur le revenu à compter du 1er janvier, et ces deux mesures coûteront 486 millions $. Le gouvernement va aussi maintenir la réduction de la taxe foncière scolaire annoncée par l’ancien gouvernement, au coût de 453 millions $. De plus, l’élimination de la taxe de 14 cents le litre sur l’essence pendant six mois privera la Province de 170 millions $.
Malgré ces réductions de revenus, Wab Kinew a promis d’équilibrer le budget au cours de ce présent mandat tout en améliorant les soins de santé et en augmentant les dépenses pour l’éducation et les infrastructures.
Les réductions d’impôt occasionneront nécessairement une augmentation de la dette publique. Effectivement, la Province doit déjà emprunter de l’argent pour réduire les impôts. Et le fardeau de la dette continue d’augmenter puisque le ministre des Finances, Adrien Sala, vient d’évaluer provisoirement le déficit de l’année 2023-2024 à 1,99 milliard $. Nous connaîtrons la véritable somme plus tard cette année.
De plus, le gouvernement fédéral avait annoncé en décembre que ses transferts en péréquation et pour la santé et les programmes sociaux au Manitoba augmenteraient de 964 millions $ en 2024 – 2025. Cette somme, qui est légèrement inférieure aux réductions d’impôt, est pourtant censée être utilisée pour les services de première ligne, et non pas pour réduire les impôts.
Comme contribuables et encore plus comme citoyens, nous avons notre part de responsabilité pour les décisions du gouvernement.
En réclamant des réductions d’impôt, nous choisissons une détérioration encore plus grande de notre système de santé et des infrastructures. Et en revendiquant l’abolition de la taxe sur l’essence, ou encore la taxe fédérale sur le carbone, nous rejetons un outil important dans la lutte contre les changements climatiques. Les sans-abri et les personnes à faible revenu seront privés de ressources et les crises du logement et de la drogue perdureront. Et, année après année, nous remettons aux générations futures le fardeau de nos dépenses courantes en ajoutant à la dette provinciale.
En fin de compte, ce ne sont pas seulement les décisions budgétaires du gouvernement qui devront être jugées la semaine prochaine. C’est nous qui devrions être jugés pour les choix que nous demandons au gouvernement de faire. Car à force de réclamer des mesures qui nous avantagent à court terme, nous finissons par agir au détriment des générations futures. Et là, c’est l’histoire qui nous jugera.