Par Raymond Clément.

Peut-être pensait-il aux quelque 200 000 soldats que le pays aurait déjà perdu dans sa guerre contre l’Ukraine. Chose certaine, ce n’est pas la première fois que le président russe se penche avec inquiétude sur le dossier démographique. Le président russe se penche avec inquiétude sur le dossier démographique. Car sa population est en sérieux déclin depuis des décennies.

Sur le front des naissances

Son homologue français Emmanuel Macron a aussi pris des accents martiaux pour lancer son programme de « réarmement démographique ». Un récent rapport de l’Institut de la statistique a fait état d’un déclin de la natalité de 6,6 % par rapport à 2022. Avec seulement 678 000 naissances en 2023, il s’agit là du plus bas niveau depuis 1946. 

Signe des temps, tout indique qu’un nombre appréciable de Françaises n’ont pas très bien digéré ni son projet, ni ses propos. Des porte-paroles se sont ruées sur les plateaux de télévision pour dénoncer le projet d’un président (qui lui-même n’a pas d’enfant) en clamant en substance : Laissez-nous tranquilles! 

Sur le front de l’immigration

L’autre composante importante de la démographie d’un pays est l’immigration, un sujet qui a généralement fait consensus au Canada. Mais depuis trois ans un décalage s’est fait jour entre le nombre d’immigrants et le nombre de logements pour les loger. 

Le nombre de nouveaux arrivants s’est élevé à 149 000 en 2021, à 654 000 en 2022 et à 1,1 million en 2023. Tandis que le nombre de logements disponibles était de 273 754 en 2021, de 262 540 en 2022 et de 241 806 en 2023. (La hausse des taux d’intérêt a aussi eu un impact sur la baisse de logements disponibles.)

Afin d’alléger la pression sur le logement, le Fédéral a décidé d’imposer une limite de 360 000 étudiants étrangers pour les deux prochaines années. Une décision qui ne fait pas l’affaire des institutions post-secondaires, dont le modèle d’affaire dépend des étudiants étrangers. Surtout que des diminutions de subventions gouvernementales poussent ces institutions à faire de plus en plus appel aux étudiants étrangers.

Comment la bataille est menée au pays?

Quand le président français s’inquiète du taux de fécondité de 1,8 enfants/femme en France, il n’est pas inutile de rappeler qu’il était de 1,33 enfants/femme au Canada en 2022. Est-ce que la société canadienne va se mobiliser pour modérer ce déclin?

Il est évident qu’il est quasiment peine perdue pour le Canada de compter sur une croissance naturelle, qui se situait en 2023 à seulement 27 524 personnes pour une population de 40 millions d’habitants. Dorénavant, le Canada va plus que jamais dépendre de l’immigration.

Je suis de la génération du baby-boom, celle née entre 1947 et 1964. À cette époque-là, quand un nouvel enfant venait au monde, on ajoutait un lit double dans la chambre à coucher et une chaise à la table. La chemise et le pantalon du premier-né passait au garçon numéro deux, puis au numéro trois, et ainsi de suite. 

De nos jours, des organismes comme le Centre Flavie ou Saint Vincent de Paul facilitent cette transmission de biens et de vêtements d’une population à une autre, plus dépourvue. Au Temps des Fêtes, les paniers de Noël ajoutent un petit cachet spécial, qui peut être vu comme un sym-bole qu’au fond la préoccupation démo-graphique concerne toute la population.