Le Canada “se prépare pour le pire”, moins d’un an après la saison la plus dévastatrice de son histoire, a annoncé mercredi le gouvernement.

Tous les indicateurs sont dans le rouge : un hiver plus chaud que la normale, une sécheresse généralisée et de faibles accumulations de neige dans la plupart des régions.

“Avec la chaleur et la sécheresse observées partout dans le pays, nous devons nous attendre à une saison des feux de forêt qui pourrait commencer plus tôt, se terminer plus tard et possiblement être plus explosive”, a déclaré Harjit Sajjan, ministre de la Protection civile, lors d’une conférence de presse.

“Les tendances des températures sont très alarmantes”, a-t-il ajouté parlant d’une situation particulièrement préoccupante dans l’ouest (sud de l’Alberta et Colombie-Britannique) et dans le sud de l’Ontario (centre) en raison des conditions de sécheresse extrêmes.

Pour faire face à cette menace, qui touche plus durement les populations autochtones vivant dans les régions éloignées, Ottawa va accorder 256 millions de dollars aux provinces et territoires pour l’acquisition d’équipements spécialisés.

Le gouvernement fédéral souhaite également former 1.000 nouveaux pompiers et va doubler le crédit d’impôt pour les pompiers volontaires dans son budget attendu la semaine prochaine.

“Les feux de forêt ont toujours existé au Canada. Ce qui est nouveau, c’est leur fréquence et leur intensité et il est clair que les changements climatiques en sont à l’origine”, a affirmé Jonathan Wilkinson, ministre de l’Energie et des Ressources naturelles.

La saison dernière, “la pire que les Canadiens aient connue”, a coûté la vie à huit pompiers et forcé l’évacuation de 230.000 personnes. Au total, plus de 15 millions d’hectares de forêt sont partis en fumée, une superficie révisée à la baisse par rapport à ce qui avait été estimé jusqu’ici par les autorités, qui évoquaient 18 millions d’hectares.

“Cela correspond à sept fois la moyenne annuelle”, a insisté Harjit Sajjan.

Ce dernier a également affirmé que les effets des incendies étaient devenus “un problème international de santé publique” en raison notamment des fumées générées par les feux qui l’an passé ont atteint les Etats-Unis et même l’Europe.

Mercredi, quelque 65 feux actifs étaient déjà recensés à travers le Canada, la plupart non éteints depuis la saison passée. Cet hiver, les feux zombie, ceux qui couvent sous la neige dans l’épaisse profondeur des tourbières de la forêt boréale, ont été 10 à 12 fois plus nombreux.

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