Comme les années précédentes, le festival a connu un succès retentissant. « Le FTJ a toujours été un moment clé pour la communauté francophone et francophile », explique Philippe Habeck qui jouait le rôle d’appui dans les écoles dans le cadre du FTJ. « À chaque année au cours de l’histoire, le thème du FTJ a toujours changé. Mais une chose est certaine, c’est de voir la chance qu’ont les jeunes de parler du cœur. Ils montent sur scène, ils prennent un risque, et ils présentent leurs idées. Ce sera toujours la plus grande force du festival. »
Roxanne Gagné, enseignante de 8e année à l’école Lagimodière raconte que pour ses élèves, le festival « leur a permis d’apprendre à vivre et travailler ensemble ».
« Nous avons écrit notre pièce nous-même. Cela a permis de ressortir les forces de mes élèves, que ce soit en écriture, en comédie ou juste les idées et la créativité. »
Succès
Elle ajoute : « Il y avait aussi cette fierté de la langue qui est ressortie au cours de la démarche. J’ai vu qu’ils se sont engagés, qu’ils ont appris de nouveaux mots, donc c’était bien de voir le développement du vocabulaire. »
Pour la directrice artistique et générale du TCM, Geneviève Pelletier, c’est de voir l’investissement et le dévouement des jeunes participants qui a été le point fort du festival. « On a vu plusieurs troupes secondaires de la 12e année (qui participent à leur dernier FTJ) qui se sont associés à des plus jeunes pour faire la transmission, afin qu’ils puissent prendre la relève et faire les spectacles de la saison prochaine. J’en ai les frissons juste à y penser », exprime Geneviève Pelletier. « Ça veut dire que le FTJ a une place d’importance dans les écoles et dans la vie des jeunes. »
Élargir les horizons
Bien que le festival soit une tradition annuelle, cette édition du FTJ comportait de nouveaux éléments. Cette année, le TCM a invité quatre universités, dont l’Université de Moncton, l’École nationale de Théâtre du Canada, l’Université de Saint-Boniface, ainsi que l’Université d’Ottawa pour animer des sessions d’informations et des ateliers variés au cours de la semaine. « Les ateliers n’étaient pas toujours au sujet du théâtre, mais étaient aussi au sujet de la vie », indique Philippe Habeck. « Il y avait des leçons sur comment le corps fonctionne, l’idée du masque, l’idée du clown, et l’idée de la collaboration. Ce sont les quatre thèmes qui ont été présentés. »
Au même égard, Katina Gagné affirme que « les ateliers en particulier ont ajouté une autre perspective cette année, surtout sur les différents types de jeux. Il y a eu des ateliers sur le jeu masqué, le jeu clownesque, la scénographie, des choses que les jeunes n’ont peut-être pas eu la chance d’explorer auparavant. » Selon la coordonnatrice du FTJ, « c’est très important d’apporter ces collaborations afin de faire découvrir aux jeunes qu’il y a des carrières dans le théâtre et dans les arts. Dans tous les domaines. Pas seulement les jeux mais en technique, costume, maquillage, administration. C’est vraiment un bon partenariat et on espère le faire grandir encore plus l’année prochaine. »
Une collaboration fructueuse : le Collège Ivoiro-Canadien d’Intégration
Le TCM a eu la chance d’accueillir une fois de plus le Collège Ivoiro-Canadien d’Intégration (CIVCIN), qui s’est présenté au FTJ pour la troisième année consécutive.
« Cette année, nous sommes arrivés au TCM une semaine avant le début du festival » indique Josiane Seri Macamene, institutrice au CIVCIN. « Les jeunes ont donc eu le temps de voir la salle, de s’imprégner de tout, et de travailler avec d’autres spécialistes au sein du TCM »
Yannick Kablan, professeur d’art dramatique au CIVCIN, ajoute que pour les élèves du Collège,«le FTJ a eu un impact positif au point de vue intellectuel, culturel et éducatif ».
« J’ai senti que les étudiants étaient vraiment impliqués. Ils ont compris que la chose théâtrale n’est pas qu’un divertissement. Mais c’est aussi un rassemblement et un apprentissage, un échange de culture et un développement personnel. »
Bourlaye Fofana, co-fondateur du Collège s’exprime sur l’impact que les élèves ont eu dans la communauté d’accueil et qu’il est « aussi grandissant ». « La communion et les interactions qu’ont nos élèves avec ceux du Manitoba, ça va au-delà du théâtre ». Une forte relation est établie entre la DSFM, le TCM et le CIVCIN qui « souhaitent que ces collaborations s’inscrivent dans la durée ».
Progression et intégration au sein du TCM
L’inclusion, la diversité, et les nouvelles perspectives ont semblé être des thèmes importants dans cette édition du FTJ. Yannick Kablan ajoute qu’il « encourage le festival, ainsi que les écoles immersions et ceux de la Côte d’Ivoire a y participé davantage, car c’est un théâtre pour tous. »
Philippe Habeck de son côté, souligne l’importance de la jeunesse dans le domaine du théâtre. « Le théâtre classique est important, tout comme l’est aussi un nouveau théâtre qui intéresse les jeunes de notre communauté sur des thématiques particulières. »
Geneviève Pelletier explique la volonté des universités à collaborer avec le FTJ. « Ce sont des gens qui remarquent le travail qui se fait au TCM quand il est question d’inclusion ou celle de la volonté de rassembler les communautés. Il commence à y avoir un éveil dans les autres communautés francophones de cette nécessité, et l’art peut être un vecteur important.
« Si le théâtre ne se questionne pas, ne change pas, n’est pas prêt à s’adapter… il va mourir. Le festival retrouve sa pertinence a chaque année à cause de ces facteurs-là. »
Un théâtre progressif semble donc être la pierre angulaire du TCM.
La directrice finit par apporter un regard perspicace sur le festival et l’importance des arts de la scène au-delà des murs du TCM, qui contribue à « la construction en tant qu’artiste et penseur critique de sa vie. » « Tout le théâtre et cette expérience du FTJ est un grand contributeur à la réflexion qu’une jeune personne peut avoir par rapport au monde qui l’entoure ».