Arrivé du Sénégal en 1984, l’engagement communautaire occupe une place importante dans la vie d’Ibrahima Diallo. Il a notamment consacré de nombreuses années à la communauté africaine, en qualité de consul honoraire du Sénégal. Un rôle qu’il occupe depuis 2012.
Plus largement, il s’est aussi beaucoup impliqué auprès de la communauté francophone et de la défense de la langue française. Il a, entre autres, été président de la Société de la francophonie manitobaine (SFM) de 2006 à 2011.
Alors qu’il prendra sa retraite en tant que professeur titulaire de l’Université de Saint-Boniface au mois de juillet 2024, c’est assez naturellement qu’Ibrahima Diallo s’est présenté pour ce rôle au sein de la FCFA. Après tout, le professeur titulaire à l’Université de Saint-Boniface se dit proche de l’organisme depuis longtemps. « J’ai été membre du CA pendant 2 ans. Mais ça fait très longtemps que je suis impliqué avec la FCFA, explique-t-il. Dans les années 80, j’étais un des membres de la SFM qui était parti à la rencontre de la FCFA. À l’époque ça ne s’appelait pas la FCFA, ça s’appelait Le regroupement des francophones hors Québec (rires). Les gens se définissaient encore par rapport au Québec. »
À ce moment-là, un constat fait consensus : « Ça ne reflétait pas notre identité et de là est née l’idée d’une fédération. »
Des conversations voient alors le jour pour aboutir à un changement de nom et la naissance de la FCFA. Des conversations auxquelles Ibrahima Diallo a pris part. « ces discussions-là et elles montraient les points communs et la notion d’unité entre ces francophones qui vivaient hors du Québec. Par la suite, en tant que président de la SFM, j’ai continué de participer aux réunions là-bas. »
Il a notamment été nommé président de la table nationale des consultations communautaires en matière d’immigration. Un projet piloté par la FCFA.
Un mission claire
Aujourd’hui, Ibrahima Diallo est enthousiaste à l’idée de prendre la vice-présidence de la FCFA, et il a d’ores et déjà une bonne idée de ce à quoi il devra se frotter. « Ce poste arrive à un moment crucial. Il y a des règlements à mettre en place dans le cadre de l’adoption de la Loi sur les langues officielles.
« Il y a la question de l’immigration qui se pose de plus en plus. On voit que l’immigration francophone est encore à la traine par rapport aux immigrations d’autres pays. Et il y a aussi toute la dimension concernant la petite enfance. C’est très important pour les francophones, c’est notre pépinière. »
Il souligne également l’importance de continuer à travailler pour que le français, au Canada, « qui est une langue officielle », rappelle-t-il, devienne une langue « ordinaire ».
En plus de la vice-présidence, d’autres postes sont à combler au sein de la FCFA. Des élections auront lieu lors de l’AGA qui se tiendra à Hallifax, ce 8 juin.