L’idée est simple. Une exposition temporaire, qui sera présentée du 3 juin au 12 novembre 2024 dans le foyer du Musée canadien de la guerre à Ottawa, mais aussi en ligne à partir du 6 juin. (1) 

« Ce sera une exposition à propos de l’arrivée des Canadiens en Normandie en 1944, et de la Bataille de Normandie qui a suivi, décrit Jeff Noakes, historien de la Seconde Guerre mondiale au musée. On y trouvera des photos et des reproductions de documents d’archives, notamment des lettres et des télégrammes qui avaient été envoyés pendant la guerre. Ça donne une idée de comment la vie était. »

Jeff Noakes est historien spécialiste de la Seconde Guerre mondiale au Musée canadien de la guerre.
(photo : Gracieuseté Musée canadien de la guerre)

Pour s’assurer que les visiteurs puissent bénéficier de leur visite, le musée a aussi prévu des transcriptions des lettres. « La plupart sont des documents écrits à la main, il y a 80 ans, alors ce n’est pas facile à lire! »

Une collection de photos

L’exposition présente également une collection de photos, et Jeff Noakes pense que « certaines photos exposées risquent d’être inconnues du grand public. Bien sûr on a des photos officielles, les clichés que tout le monde a déjà vus, mais on a aussi quelques photos plus personnelles, non officielles, que des soldats ont prises durant la guerre. 

« On a par exemple des portraits d’individus, ou encore des photos de la ville de Caen, qui a été détruite durant les évènements de juin et juillet 1944. Ce ne sont peut-être pas des photos parfaites, mais ce sont des photos d’individus avec des récits personnels, des témoins de ces évènements avec des expériences variées. Ça montre un peu le côté humain de la guerre. Les petites histoires dans la grande histoire, celles des individus qui se trouvaient là où de grands évènements se déroulaient. »

Parmi les photos, on retrouvera par exemple les portraits d’une infirmière militaire, d’un aviateur canado-chinois, ou encore d’un jeune lieutenant qui fut gravement blessé, Barney Danson.

Une version virtuelle

En effet, Barney Danson, qui est par la suite devenu ministre de la Défense nationale de 1976 à 1979, a perdu un œil dans la Bataille de Normandie. L’un des théâtres du Musée canadien de la guerre porte d’ailleurs son nom en l’honneur de son grand appui à la construction du musée.

Portrait du sergent Barney Danson. (photo : Gracieuseté Musée canadien de la guerre – collection d’archives George-Metcalf)

Si une bonne partie des documents et photos qui seront exposés avaient déjà fait l’objet d’une première exposition en 2019, Jeff Noakes assure que certaines photos sont inédites. « Les transcriptions et la version virtuelle, c’est aussi nouveau, indique-t-il. Ça permettra que l’exposition puisse être vue de partout au Canada, même dans le monde, n’importe quand! »

Le volet virtuel de l’exposition reprend tous les contenus de l’exposition présentée au musée, y inclus les transcriptions. Et contrairement à l’exposition tridimensionnelle, « la version virtuelle devrait rester accessible pendant des années, donc bien après le 12 novembre 2024 », précise l’historien.

Outre l’exposition, le Musée canadien de la guerre a aussi prévu une soirée de conférences le 6 juin sur les évènements historiques, l’art et la guerre, ainsi que les mémoires du Débarquement et de ses impacts jusqu’à ce jour, tirées d’entrevues avec des Anciens combattants et des familles d’Anciens combattants. La soirée sera enregistrée et disponible ultérieurement sur le site internet du musée.

(1) Pour retrouver l’exposition en ligne : www.museedelaguerre.ca. Et pour ceux et celles qui seraient de passage à Ottawa, le Musée canadien de la guerre est situé au 1, place Vimy.