Cette année, il sera un peu plus compliqué d’assurer les camps d’été pour l’école catholique d’évangélisation de Saint-Malo. En effet, cette saison, le budget de l’école sera plus léger d’environ 35 000 $.
Cette somme provient d’ordinaire du programme de financement Green Team, mis en place par le gouvernement provincial il y a plus de dix ans.
Or, sur les 27 camps enregistrés auprès de la Manitoba Camping Association, sept (1), dont celui de Saint-Malo, se sont vu refuser l’octroi. À noter tout de même que les camps d’été ne sont pas les seuls concernés par ces refus. Dans certains cas, les sommes octroyées ont simplement diminué.
En raison des élections partielles de Tuxedo qui se tiendront le 18 juin, le gouvernement provincial n’a pas répondu à notre demande d’entrevue. Une piste peut justifier cette décision.
D’abord, le Nouveau Parti démocratique a réduit cette année le budget alloué aux fonds Green Team, le faisant passer de 9,6 millions $ à 5,6 millions $. Ensuite, le ministre des Relations avec les Municipalités et le Nord, Ian Bushie, a indiqué que le nombre de demandes avait atteint un niveau record cette année, avec plus de 800 demandes. Le gouvernement en compte d’ordinaire entre 600 et 700.
Le fonds a pour but d’aider les organismes à but non lucratif et les Municipalités à embaucher des jeunes âgés entre 15 et 29 ans pendant la saison estivale.
Roland Rivart est le directeur de l’école catholique d’évangélisation et des camps catholiques de Saint-Malo. À quelques semaines du début des camps d’été, qui débutent au mois de juillet, il ne s’attendait pas à se voir refuser la demande d’octroi.
Un recrutement difficile
« Ça prend beaucoup de personnes et de travail pour que les camps soient un succès, pour que les jeunes s’y sentent en sécurité et qu’ils s’amusent. »
Les camps catholiques de Saint-Malo attirent environ 200 jeunes chaque été. « Idéalement, on devrait embaucher neuf personnes pendant l’été. En raison de la subvention que l’on n’a pas reçue, il a fallu prendre la décision cette année de réduire à cinq ou six ce nombre », regrette Roland Rivart.
Si les ambitions de recrutement ont été revues à la baisse, des pistes de solutions sont tout de même envisagées.
« Nous allons devoir nous appuyer davantage sur le bénévolat et faire des efforts pour trouver des volontaires. Il faudra aussi mettre plus d’efforts dans nos prélèvements de fonds. » Le directeur précise tout de même que l’école d’évangélisation a reçu nombre de subventions de la part du gouvernement, « mais le Green Team était la meilleure subvention que l’on recevait ».
Car il va falloir que les camps d’été catholiques restent compétitifs dans leurs offres d’embauche, comme l’explique Roland Rivart. « Beaucoup de jeunes veulent travailler seulement s’ils sont embauchés pour trois mois. Même si nos camps ne fonctionnent que pendant un mois et demi ou deux mois. On doit les embaucher pour plus longtemps sinon ils vont chercher ailleurs. »
À cela s’ajoute un autre défi, celui de recruter des jeunes bilingues. « On a reçu une majorité de candidatures de la part de gens qui parlent seulement anglais. Or, il nous faut des francophones aussi. »
Effectivement, pendant la saison, les camps pour les jeunes de cinq à huit ans, de huit à 12 ans et de 12 à 15 ans sont organisés à la fois en français et en anglais. Seul le camp pour les jeunes de 15 à 17 ans est bilingue.
Pas d’explication
Quant à savoir pourquoi les camps catholiques de Saint-Malo n’ont pas reçu la subvention, Roland Rivart indique qu’aucune explication ne lui a été donnée. Une chose est sûre en tout cas, c’est que la nouvelle arrive tard.
« On est déjà en train d’embaucher les jeunes, on a fait notre budget en janvier 2024 en espérant recevoir la subvention. » Malgré tout, cela ne devrait pas avoir d’impact sur le nombre de jeunes qui pourront participer aux camps. « On ne va pas limiter le nombre d’inscriptions. On ne veut pas le faire, on va trouver des solutions et s’assurer que la qualité des camps soit au moins aussi bonne qu’avant. »
Les dépenses pour les camps d’été gravitent généralement autour des 100 000 $, sur cette somme, plus de la moitié est consacrée aux salaires.
En réponse aux réactions que la nouvelle a suscité chez certains organismes, le ministre des Relations avec les municipalités, Ian Bushie, avait annoncé avant l’entrée en période électorale que 300 000 $ supplémentaires seraient ajoutés au programme Green Team.
(1) Les sept autres sont : Winkler Bible camp, Camp Koinonia, Camp Assiniboia, Camp Massad, Camp Arnes et le camp Cedarwood.
IJL – Réseau.Presse – La Liberté