Par Julie BÉLANGER-BELLEY

Mais attention, avant de plonger tête baissée dans le monde du travail, il est essentiel de connaître les règles d’or et les cadres juridiques qui régissent cette expérience. Bien sûr, la santé et la sécurité n’a pas d’âge, elles sont importantes pour tous les employés, mais surtout pour les jeunes travailleurs.

Selon les données de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) au Québec, les accidents de travail chez les jeunes de moins de 14 ans ont augmenté de manière alarmante de 640 % entre 2017 et 2022. Dans l’ensemble du Canada, plus de 40 travailleurs de moins de 19 ans sont blessés chaque jour au travail, totalisant 14 560 blessures par an, selon Statistique Canada. De plus, les jeunes travailleurs sont trois fois plus susceptibles d’être blessés au cours de leur premier mois d’emploi que les autres travailleurs, mettant en évidence la vulnérabilité de ce groupe sur le marché du travail.

Les jeunes travailleurs sont confrontés à plusieurs défis lorsqu’ils entrent sur le marché du travail. Tout d’abord, leur manque d’expérience les rend plus vulnérables aux accidents et aux blessures. Ils peuvent ne pas être suffisamment informés des risques associés à leur emploi et peuvent donc ne pas prendre les précautions nécessaires pour se protéger. Enfin, le besoin de contribuer financièrement au sein de leur famille peut les pousser à accepter des emplois dangereux ou à travailler des heures excessives, ce qui augmente leur risque d’accident.

Pour diminuer ces risques, il est crucial que les employeurs fournissent une formation complète sur la santé et la sécurité au travail, ainsi qu’une supervision étroite pour s’assurer que les jeunes travailleurs comprennent les risques associés à leur emploi et sachent comment les éviter. De plus, les jeunes travailleurs doivent être encouragés à poser des questions et à signaler tout problème de sécurité qu’ils rencontrent sur leur lieu de travail.

Chaque juridiction a une législation différente en matière de santé et de sécurité. En septembre dernier par exemple, le Québec a adopté le projet de loi 119. Cette loi a été mise en place pour permettre aux jeunes une meilleure réussite à l’école, tenter de réduire

le taux de décrochage scolaire, en plus d’assurer la santé et la sécurité des jeunes au travail. Cette nouvelle réglementation ne fait pas le bonheur de plusieurs employeurs qui ont déjà de la difficulté à recruter des talents. Le gouvernement a toutefois voulu aller de l’avant avec cette loi car l’embauche des enfants ne devrait pas être la solution à la pénurie de main-d’œuvre.

Les règles du Manitoba

Contrairement au Québec qui requiert d’avoir 14 ans pour travailler, l’âge minimum pour travailler est de 13 ans au Manitoba avec la permission des parents. Cependant, il existe des restrictions spécifiques en ce qui concerne les types de tâches et les heures de travail pour les jeunes travailleurs âgés de moins de 16 ans. En 2018, le gouvernement du Manitoba a mis en place le certificat de préparation des jeunes travailleurs (CCPJT) pour les jeunes de moins de 16 ans, offert par SafeWork Manitoba (1), afin de les sensibiliser aux droits et aux responsabilités des travailleurs et des employeurs en matière de sécurité et de santé au travail.

Les jeunes entre 13 et 15 ans qui veulent travailler au Manitoba doivent suivre le cours menant au certificat de préparation des jeunes travailleurs (CCPJT) qui enseigne la base des droits et responsabilités des travailleurs et des employeurs en matière de sécurité, de santé et de relations de travail. Il est important pour les employeurs de se conformer à ces règles pour garantir la sécurité et le bien-être des jeunes employés. Avant d’embaucher un jeune adolescent, l’employeur doit s’assurer qu’il a terminé et réussi le cours CCPJT. Le certificat doit être contenu dans le dossier de l’employé.

En fin de compte, la sécurité et le bien- être des jeunes travailleurs doivent être une priorité absolue pour les employeurs, les gouvernements et la société dans son ensemble. Cela contribuera non seulement à protéger la santé et le bien-être des jeunes travailleurs, mais aussi à renforcer la confiance dans le marché du travail et à favoriser une culture de sécurité et de respect au sein de la société. Revenir de son quart de travail en ‘un morceau’ (physiquement et psychologiquement) n’est-il pas le plus important?

Je vous souhaite un bel été, restez prudents!

(1) https://www.safemanitoba.com/