Plusieurs tornades ont touché le Sud-Ouest du Manitoba.
Natalie Hasell, météorologue de sensibilisation aux alertes pour Environnement et Changement climatique Canada, donne le contexte : « Il s’agit d’un évènement plutôt rare. Chaque année au Manitoba on recense des milliers d’orages et en moyenne de huit à 12 tornades.
« Les tornades sont potentiellement dévastatrices. Mais en même temps, on doit se rappeler que les autres éléments et les autres phénomènes connexes sont aussi importants, et souvent causent autant de dommages. »
Au Manitoba, les tornades se produisent surtout au printemps et en été. Chacune mérite d’être prise au sérieux. Car même petites et discrètes, les tornades peuvent être plus mortelles qu’elles ne le paraissent, comme le souligne Natalie Hasell.
« Les forces des vents générées par les tornades peuvent être extrêmes. Si bien qu’on devrait réagir à toutes les tornades, quelle que soit leur intensité.
« L’échelle qu’utilise Environnement et Changement climatique Canada pour classifier les tornades, est une échelle d’endommagement (1). Alors si une grosse tornade passe dans un champ et qu’elle ne provoque aucun dommage, elle aura une classification plutôt basse. La même tornade en ville causera forcément davantage de dégâts et aura donc une classification plus élevée. On se base sur du concret. »
Alors que les changements climatiques et ses effets sont au cœur des enjeux de société, la question se pose de mesurer leur impact sur les orages et les tornades des Prairies. Une question étudiée par Environnement et changement climatique Canada.
Le facteur changement climatique
« On regarde la question du changement climatique. En général, on constate des températures plus chaudes. Peut-être qu’une atmosphère plus chaude augmentera les risques de conditions favorables au déclenchement de tornades. Par contre, plus de chaleur dans l’atmosphère ne veut pas automatiquement dire instabilité. Il y a toujours des anticyclones qui per- mettent une stabilité.
« Le réchauffement climatique pourrait entraîner des montants plus élevés d’humi- dité dans l’air. Plus d’humidité signifie plus de possibilités d’un orage susceptible de se transformer en tornade. »
Au-delà de ces conséquences météorologiques, Natalie Hasell n’est pas en mesure de se prononcer si le Manitoba connaîtra à l’avenir davantage d’épisodes de tornades. « Il est certain que nous avons plus de rapports et de données. Mais actuellement la science n’est pas assez précise pour prédire si nous allons avoir plus de tornades. »
Chose certaine, « les tornades ne sont pas allergiques aux grandes villes, car elles se produisent simplement là où les conditions sont les plus propices ».
En tout état de cause, il est important de savoir comment se protéger pendant les phé- nomènes violents. Une nécessité qui vaut particulièrement pour les férus de chasse de tornades.
Natalie Hasell donne quelques petits conseils. « N’ouvrez pas les fenêtres de la maison à l’approche d’une tornade. Dans les années 1950, un mythe a circulé qui disait qu’ouvrir les fenêtres permettaient de réduire la pression des tempêtes qui passent. Mais en réalité, le phénomène crée plus de pression à l’intérieur de la maison et pourrait entraîner une destruction bien plus importante des biens.
« Il est préférable que les gens soient dans un sous-sol ou dans une petite salle ou dans un espace qui les éloigne le plus possible de l’extérieur.
« Si vous êtes à l’extérieur, essayez de vous réfugiez dans un abri, dans un espace étroit ou vraiment le plus proche du sol. Et surtout ne restez pas dans votre voiture. »
(1) Environnement et Changement climatique Canada utilise l’échelle améliorée de Fujita. Les tornades classifiées F0 et F1 sont les plus faibles, F5 étant la plus élevée possible. Les tornades du 12 juin au Manitoba ont été classifiées F0 et F1 par le Northern Tornado Project.