Le projet, d’une envergure impressionnante, a été annoncé ce mardi 6 août dans les locaux de Sapphire Springs Inc. En essence, il s’agit d’un projet de construction d’environ 145 millions de $, un édifice de 620 000 pieds carrés (14 acres) pour une production anticipée de 5 000 tonnes de poisson par année.
L’ambition est claire, devenir le principal producteur d’omble chevalier (Arctic Char) dans le monde. Et tout cela, en étant situé dans la municipalité rurale de Rockwood, en plein milieu des prairies manitobaines.
Pour y parvenir, l’installation exploitera une technologie d’aquaculture bien précise, communément appelée RAS (Recirculating Aquaculture Systems)
Alors que la grande majorité des élevages de poissons aujourd’hui se font dans des étangs ou en mer, la technologie RAS permet la mise en place de véritables fermes à poisson, n’importe où, sur la terre ferme.
Les poissons sont retenus dans des réservoirs dont l’eau est nettoyée et recyclée en permanence. Par rapport aux systèmes d’élevages classiques, cette méthode permet notamment de réduire l’impact environnemental. C’est ce que Ken Blair, président-directeur général de Sapphire Springs Inc, explique.
Une exploitation durable
« C’est un environnement complètement contrôlé. Il permet d’assurer une qualité maximale de l’eau et de l’air. Pour une espèce comme l’omble chevalier, très sensible à son environnement, ça permet aussi d’assurer une belle qualité à la viande. » Le PDG indique également que le système de recyclage permet de grandement réduire les dépenses en eau.
Aujourd’hui, les élevages intensifs de poissons en milieux naturels posent de nombreux problèmes, éthiques, mais surtout au niveau de l’environnement. Les aliments et les déchets de poisson posent un risque et peuvent polluer les eaux environnantes. Les poissons d’élevage peuvent s’échapper et endommager l’écosystème. Enfin, comme c’est le cas pour toutes les autres formes d’élevages intensifs, la proximité entre un grand nombre d’animaux peut donner lieu à des épidémies de maladies et de parasites qui, dans le cas présent, se retrouvent ensuite dans les courants d’eaux naturels.
« Le système RAS permet de contourner ces défis-là, souligne Ken Blair. Mais les coûts au départ sont énormes. » Environ 190 millions de $ sont nécessaires à la construction de l’installation, et sa mise en route.
La fin des travaux est prévue pour la fin d’année 2025. « Mais il faut environ 17 mois à l’omble chevalier pour atteindre la maturité. La machine devrait donc être en marche à compter de la fin 2026 ou début 2027. »
Plus de développement à retrouver dans une prochaine édition de La Liberté