Pour rendre ce sport plus sécuritaire et accessible, ces athlètes peuvent compter sur un pilote qui a toute sa vue. J’ai discuté avec Guylaine Larouche, qui a joué ce rôle lors des Jeux olympiques d’Atlanta, en 1996. Avec sa partenaire Julie Cournoyer, elles ont même remporté 3 médailles! 

Sur cette image, tu peux voir Guylaine et Julie (elles sont en rouge et blanc) lorsqu’elles ont remporté une médaille de bronze aux Jeux paralympiques d’Atlanta en 1996. Le duo a aussi remporté l’or et l’argent dans deux autres épreuves! (PHOTO WIKIPEDIA)

Faire du vélo en étant aveugle, c’est possible? 

Bien sûr! On appelle ça du paracyclisme, et il y en a à chaque Jeux paralympiques d’été. Le vélo utilisé pour les athlètes non-voyants est un tandem, c’est-à-dire un vélo à deux places. Comme me l’a dit Guylaine, «La personne aveugle ne peut pas aller sur la route sans pilote, ce serait beaucoup trop dangereux!» C’est pourquoi on utilise cette grande bicyclette pilotée par quelqu’un qui a une bonne vision. 

Pédaler sans voir, c’est difficile? 

«L’athlète non-voyant doit faire confiance au pilote devant lui», explique Guylaine. Le paracycliste est totalement dépendant de son pilote, qui est la seule personne à diriger le tandem. 

Guylaine explique que «sur le vélo, les pédaliers sont synchronisés, alors les deux cyclistes doivent pédaler au même rythme. Un coéquipier ne peut pas prendre une pause tandis que l’autre pédale.» D’ailleurs, comme les forces de pédalage s’additionnent, ces tandems roulent très vite: la vitesse moyenne peut monter autour de 50 kilomètres à l’heure! 

Elle continue: «Durant la course, on communique verbalement les informations: on monte, on change de vitesse, on dépasse, etc. Aux Jeux d’Atlanta, une de nos compétitrices était sourde, muette et aveugle. La seule façon pour elle d’avoir de l’information, c’est au toucher. Le pilote lui faisait des signes dans sa main, en tapotant. Pendant la course, ce duo est encore plus handicapé, parce qu’il ne peut pas parler!» 

Ce que Guylaine retient de ces Jeux 

«Ce que j’ai beaucoup apprécié, c’est qu’à Atlanta, c’était moi, la personne marginale, différente des autres! Les athlètes paralympiques vivent avec un ou plusieurs handicaps. Ils doivent souvent demander service aux autres, dépendre de quelqu’un. La vie de ces athlètes-là n’est pas facile, mais ils se fixent des objectifs et font tout pour les atteindre! En comparaison, moi, j’ai tous mes membres, je suis chanceuse! 

Dans la vie, il faut que tu te donnes un but. Tu n’arriveras peut-être pas à égalité avec l’autre, mais toi, tu vas atteindre ton but et te dépasser, comme eux! C’est un bel apprentissage qui a changé ma vie!»