En date de novembre 2022, les personnes autochtones ne représentaient que 2,9 % du total des Forces armées canadiennes. Le gouvernement fédéral s’est fixé comme objectif de relever cette cible à 3,5 % d’ici 2026.
Bien conscient des barrières qui persistent, le lieutenant-colonel et commandant de la base de Shilo, Dave Cronk met en œuvre plusieurs initiatives. « En tant que représentant fédéral, il est important pour moi que nous remplissions ces mandats de favoriser un environnement positif sur la base afin de reconnaître les défis auxquels sont confrontées les personnes d’origine autochtone, et de travailler à l’amélioration de l’éducation, de la connaissance et du partage de ces évènements. »
Pour y parvenir, la base s’est d’ailleurs dotée d’un groupe consultatif autochtone de la défense, c’est la soldate Angéle LeBlanc qui en est la co-présidente. « Nous commémorons la Vérité et la Réconciliation, et pas seulement à l’occasion d’une cérémonie. Mais nous organisons des activités tout au long de l’année.
« Pour le 26 septembre, nous faisons un lever de drapeau le matin, puis nous avons deux conférenciers invités qui viennent parler de leur histoire, de la jeunesse et de la réconciliation.
« D’habitude, nous avons aussi des femmes autochtones qui font partie du groupe des filles, femmes autochtones assassinées ou disparues. Nous accrochons des robes rouges autour de la base.
« Au mois de mai, il y a une semaine de sensibilisation aux enjeux autochtones. Pendant quatre jours, nous avons des ateliers sur ces différents thèmes. Nous faisons de l’éducation. Nous organisons ce que nous appelons un mini pow-wow. Et autour du 20 juin, nous organisons une marche pour célébrer cette journée. »
Des formations pour les Forces armées
Avec ces différentes journées, la base accueille autour de 200 personnes, Angéle LeBlanc salue l’engagement de la base. « Pour moi, c’est très passionnant parce que c’est ma culture. Je veux montrer à tout le monde ce qui me passionne, mes racines et mes enfants ».
Dave Cronk tient à souligner que les Forces armées canadiennes ont décidé de prendre plusieurs engagements à la suite de la Commission de Vérité et de Réconciliation. « Nous croyons vraiment que tous les Canadiens et tous les membres de la fonction publique ont un rôle à jouer pour être proactifs et participer activement à la réconciliation. »
D’ailleurs, au cours de la formation du personnel des Forces armées, plusieurs cours sont proposés sur les perspectives autochtones. « Nous avons un cours obligatoire qui se nomme : Indigenous cultural awareness. Nous avons aussi différents programmes d’été comme Black Bear ou encore Carcajou.
« Pour encourager les personnes autochtones à rejoindre nos rangs, il y a aussi le programme d’initiation au leadership à l’intention des Autochtones. »
Des liens avec Swan Lake
Dave Cronk a aussi tenu à développer des relations avec la Première Nation de Swan Lake, proche de la base militaire de Shilo. « J’ai rencontré le chef et le conseil de la Première nation de Swan Lake. Nous organisons régulièrement des évènements de relations communautaires. Nous envoyons des véhicules militaires pour que les soldats se rendent à Swan Lake, juste pour ce genre d’expérience. La communauté a l’occasion de voir l’équipement que nous utilisons et de parler avec des soldats en service.
« Dans notre expérience, en particulier à Swan Lake, beaucoup de leurs membres ont une fière histoire de service dans les Forces canadiennes. Nous avons donc été en mesure de maintenir ce lien entre nos membres actifs qui se rendent à Swan Lake et de communiquer avec les jeunes générations. Mais aussi avec la communauté des anciens combattants des membres du Swan Lake, et je peux vous dire qu’il est important que vous fassiez cela, que vous fassiez votre travail et que vous vous adressiez à la population locale. »
Initiative de journalisme local – Réseau.Presse – La Liberté