Originaire de la République centrafricaine, Louisa Mbassi s’est réfugiée au Manitoba il y a un peu plus d’un an avec son fils et son frère. Déterminée, elle s’offre une chance de reconstruire sa vie dans la province.
Après avoir connu la guerre en Centrafrique, Louisa Mbassi, 25 ans, son fils Dan, 4 ans et le frère de 22 ans de la jeune femme sont allés au Cameroun. Là-bas, ils étaient seuls, car leurs parents sont décédés dans leur pays d’origine. « Ce n’était pas facile, nous n’avions personne. Nous avons perdu notre père, puis notre mère. Je suis la mère de mon fils, mais j’ai dû aussi être la mère de mon frère et sa sœur. Je suis habituée et ça continue ici au Canada. »
Arrivée à la fin de l’année 2023, Louisa Mbassi a rapidement été prise en charge par les équipes de Pluri-elles. Elle a été intégrée à La route du succès, un programme qui offre notamment des cours de français, d’anglais et un panel d’outils utile pour le marché du travail manitobain. « Déjà, c’était la première fois que je prenais l’avion et que je découvrais une aussi grande ville. Les premiers jours ici j’étais bien, mais j’avais franchement froid, c’était la première fois où je voyais la neige », se souvient-elle avec un sourire. « Je ne connaissais pas l’anglais en arrivant, Pluri-elles m’a aidée avec ça. Je suis encore des cours d’alphabétisation. Puis, on m’a aussi aidée avec l’inscription de mon fils à la garderie. »
S’il est encore très jeune, Louisa Mbassi en dit plus sur l’intégration de son fils. « Ça va pour lui, il connaît un peu l’anglais. Il aime la vie ici et commence à se faire des amis. »
Un travail dans le monde de la santé?
Orpheline, Louisa Mbassi n’a pas pu aller loin dans son cursus scolaire dans son pays d’origine. Au Manitoba, elle a donc repris les chemins de l’école pour tenter d’être diplômée de la 12e année. Après ça, elle a quelques options en tête, mais elle sait qu’avec de la volonté et de la détermination les portes s’ouvriront. « Au Canada, il y a des opportunités pour y arriver. Nous n’avions personne pour nous aider, mais les gens ont vu que j’étais une femme forte. Il y a pas mal de choses qui ont changé en moi depuis mon arrivée. J’aimerais vraiment travailler dans le monde de la santé, j’aimerais aider les personnes âgées. Mon rêve, c’est de devenir une grande personne, et je sais que je vais atteindre mon rêve. »
Grâce à l’encouragement et au soutien des gens autour d’elle, elle espère s’en sortir malgré les défis qui entourent son immigration. « Tout le monde a été gentil avec nous depuis que nous sommes là, c’est un bel endroit. Il n’y a pas de différence entre les gens. Mais bien sûr, nous avons surtout connu des difficultés financières, car nous n’avons pas encore de travail. Il y a des prestations du gouvernement provincial, ça nous aide à payer les factures. »
Malgré tout, la jeune femme demeure confiante et souriante, surtout en pensant à l’avenir. « Dans un an, j’espère avoir du travail, je prie pour ça. Pour mon frère, c’est pareil, je l’imagine en poste dans un bureau. Pour ceux et celles qui passent par des moments difficiles et qui aimeraient venir au Manitoba, je leur dis de ne pas lâcher, de tenir bon, de persévérer. »