Chaque année, quelques étudiants canadiens bilingues y sont guides à travers le Programme de guides du CJB. La Franco-Manitobaine Véronic Beaudry a fait partie de la cohorte de 2019.
Depuis son ouverture, le CJB offre des contrats de stages rémunérés à sept étudiants canadiens bilingues par an, répartis sur trois périodes. (1) « Notre premier critère, c’est d’être bilingue, explique Marie Eve Vaillancourt, directrice des expositions de l’Association Centre Juno Beach. Avoir un intérêt pour la Seconde Guerre mondiale aide énormément, mais ce n’est pas obligatoire. »
Elle précise que tous les guides reçoivent une formation historique en arrivant. « Les guides doivent assurer plusieurs rôles. C’est une expérience très complète et il y a énormément de choses à apprendre. Ils sont plongés dans un bain d’informations historiques! »
En 2019, la Manitobaine Véronic Beaudry a participé au Programme de guides. Elle se souvient de la variété de tâches accomplies au cours de son expérience : « On prenait des tours pour être à la boutique ou la caisse, ou faire des tournées guidées du musée, des bunkers et des plages. Il y avait aussi les ateliers offerts aux écoles et un jeu interactif pour les enfants à l’intérieur. Au total, cinq tournées en anglais et cinq en français par jour sont offertes au public général, en plus des tournées scolaires. »
Pour Marie Eve Vaillancourt, la beauté du Programme de guides, c’est que les participants « arrivent comme ambassadeurs du Canada et repartent comme ambassadeurs de la France.
« Ils ont aussi une connaissance plus solide de la Seconde Guerre mondiale et de la contribution canadienne, notamment son impact sur les civils et la force du lien créé entre soldats canadiens et civils français. On ne trouve pas forcément ces choses dans les livres d’histoire, qui se concentrent sur les batailles. »
Elle souligne également l’impact sur les visiteurs du CJB : « Ces étudiants canadiens qui les guident ont à peu près le même âge qu’avaient les soldats canadiens qui ont débarqué en 1944. On le mentionne toujours et ça marque vraiment nos visiteurs. »
En plus de réaliser « ce que nos ancêtres ont fait pour nous, puis à quel point on est privilégié d’habiter au Canada », Véronic Beaudry a aussi particulièrement apprécié l’opportunité de travailler avec des groupes scolaires.
« J’étais au Centre Juno Beach entre mon bac en arts et mon bac en éducation, précise celle qui est aujourd’hui enseignante du secondaire à l’École communautaire Saint-Georges. Ça m’a donc été très utile pour développer mon expérience avec des groupes scolaires, et voir que je préférais les 15-17 ans. C’est pour ça que je me suis orientée vers le secondaire ensuite. »
Un intérêt personnel qui n’a en rien diminué sa sensibilisation historique grâce à cette expérience. « Comme tous les Manitobains, j’avais pris le cours d’histoire du Canada en 11e année. J’avais donc déjà vu ces concepts à l’école, mais avant d’être sur place, je n’avais aucune idée de ce que ça voulait vraiment dire. Ce n’était comme pas réel. On me parlait de mines, je pensais à des mines de crayons!
« Aujourd’hui, j’ai beaucoup plus de respect et de sérieux quand c’est le Jour du Souvenir, et j’enseigne à mes élèves l’importance d’être reconnaissant. Beaucoup ne se rendaient pas compte que c’étaient des enfants de leur âge ou presque qui étaient là-bas. Et maintenant que les vétérans vieillissent et nous quittent, c’est encore plus important de continuer à les respecter et partager leur histoire. »
(1) Pour plus d’information et pour déposer sa candidature : https://www.junobeach.org/fr/programme-de-guides/. La date limite de dépôt des candidatures pour l’année 2025, année du 80e de la fin de la Seconde Guerre mondiale, est le 11 novembre 2024.