Les jours passent et, à date, encore aucun accord n’a été trouvé même si ce 21 mai, à quelques heures d’une potentielle nouvelle grève, la deuxième en moins de six mois, Postes Canada a présenté de nouvelles offres globales.
Le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes (STTP) se dit « en route pour les recevoir ». « Une fois les offres officiellement présentées, nous en analyserons les détails afin de nous assurer qu’elles répondent aux enjeux prioritaires et aux besoins de nos membres », ajoute le syndicat.
Hausse des salaires
Que ce soit pour les unités de négociation urbaine et les FFRS (Factrices et facteurs ruraux et suburbains), les nouvelles offres comprennent une augmentation salariale de : 6,0 % pour la première année; 3,0 % pour la deuxième année; 2,0 % pour la troisième année et 2,0 % pour la quatrième année.
Cela représente une augmentation salariale composée de 13,59 % sur 4 ans. Les augmentations salariales sont rétroactives au 1er février 2024 (la première année tiendra compte de l’augmentation de 5 % déjà fournie en décembre 2024), fait savoir Postes Canada.
Ces nouvelles offres arrivent dans un contexte délicat pour l’entreprise mis en lumière par le rapport de William Kaplan, commissaire nommé par la Commission d’enquête sur les relations de travail.
Le document, publié le 15 mai, parlait d’une entreprise « pas financièrement viable » et proposait plusieurs recommandations pour soutenir Postes Canada comme l’arrêt progressif de la distribution quotidienne du courrier à la porte pour les adresses individuelles.
Des recommandations accueillies « favorablement » par Postes Canada, alors que le STTP se disait « fondamentalement en désaccord avec la majeure partie de ses recommandations ».
« Le problème, c’est qu’il faut tellement faire de pas pour gérer le conflit parce que l’on est dans une situation où l’entreprise est au bout de la corde financièrement », souligne Gilles LeVasseur, professeur, gestion et droit à l’Université d’Ottawa, et diplômé universitaire en commerce, économie, santé, droit et affaires internationales.
Postes Canada en difficulté financière
Pour rappel, Postes Canada a enregistré des pertes significatives de 548 millions $ en 2022, 748 millions $ en 2023, 803 millions $ de perte d’exploitation cumulée au troisième trimestre de 2024. Et les pertes annuelles sont estimées à 900 millions $ pour 2025.
« L’entreprise est en train de faire faillite. L’on a mis 1 milliard cette année. Combien d’argent est-on prêt à mettre pour faire fonctionner le système? Sinon, ce qui va arriver, c’est une réorganisation juridique avec des coupures et toute une nouvelle gestion », dit Gilles LeVasseur.
Pour maintenir sa solvabilité et assurer la poursuite de ses activités de Postes Canada, le gouvernement du Canada avait annoncé, en janvier 2025, le prêt de 1,034 milliard $.