Si l’eau a depuis été évacuée, les conséquences de cet incident continuent de se faire sentir, tant sur le plan matériel que financier.

Le 21 janvier, une vague de froid intense balayait Winnipeg. Les vents étaient forts, les températures glaciales.

La directrice générale de l’organisme, Sonia Grmela, se trouvait à l’extérieur pour une réunion lorsqu’elle a reçu un appel de son adjointe administrative, paniquée.

« Elle m’a dit qu’il y avait de l’eau qui lui coulait sur la tête depuis le plafond. On a d’abord cru qu’un robinet avait été oublié ouvert, mais on a vite compris que c’était beaucoup plus sérieux », explique-t-elle. 

L’inondation a causé des dégâts importants. Si une partie des réparations est couverte par l’assurance, les travaux ont rapidement révélé d’autres problèmes.

« En ouvrant les murs, les plombiers ont découvert que plusieurs tuyaux étaient très vieux. On ne pouvait pas se permettre de les laisser en l’état et risquer une autre inondation dans quelques années », explique Sonia Grmela.

Le hic? Ces rénovations préventives, bien que nécessaires, ne sont pas couvertes par la police d’assurance.

Des travaux par étapes pour maintenir les services

ChezRachel n’a pas eu d’autre choix que de faire les choses graduellement, en jonglant avec l’espace disponible et les besoins des résidentes. « Heureusement, une famille venait de quitter l’une de nos unités, ce qui nous a donné un peu de flexibilité », explique la directrice.

« On a pu avancer pièce par pièce, en organisant une rotation des chambres pour que les femmes et les familles puissent continuer à vivre ici malgré les travaux ».

L’équipe a elle-même fait preuve d’une grande adaptabilité : Une chambre a même été temporairement transformée en bureau de fortune.

« On espérait que les rénovations seraient terminées d’ici juillet ou août, mais tant qu’on n’a pas tout ouvert, on ne peut pas être certains. Je suis optimiste qu’on puisse tout finaliser en septembre. »

En attendant, certaines activités ont dû être relocalisées à l’extérieur. « Nous sommes allées prendre des cafés, nous avons fait des sorties au cinéma avec les femmes et leurs enfants. Ce n’est pas parce qu’on est en travaux qu’on arrête notre mission. On voulait maintenir notre présence et offrir du soutien, même différemment », dit-elle.

Une campagne de dons pour combler les trous

Si les services n’ont jamais cessé, l’inondation a tout de même généré un stress financier important. « Les dégâts directs causés par l’eau sont couverts, mais pas les travaux qu’on a dû faire pour prévenir d’autres incidents ou améliorer la ventilation sous le bâtiment. Ça, c’est à nos frais », indique la directrice générale.

ChezRachel estime avoir besoin d’environ 30 000 $ pour couvrir les rénovations non couvertes par l’assurance. L’organisme a lancé une campagne de financement, et les premiers signes sont encourageants.

« Je n’ai pas encore comptabilisé tous les dons, je préfère attendre la fin, mais je pense qu’on va réussir à atteindre notre objectif. Les gens ont toujours été généreux avec nous. »

La directrice ne cache d’ailleurs pas sa reconnaissance envers la communauté. « Les gens sont très généreux. On reçoit des dons, des messages de soutien… On se sent entourés. »

Et même si les dons dépassent le montant nécessaire, rien ne sera perdu.

« On a toujours besoin de fonds pour nos activités, pour offrir plus de soutien aux femmes, ou simplement pour avoir un coussin en cas d’autre urgence. »

Une mission qui dure, et qui doit durer

Voilà plus de 30 ans que ChezRachel agit comme pilier pour les femmes francophones au Manitoba. Son engagement est aussi profondément communautaire, avec une attention particulière à l’écoute, au respect de la diversité culturelle, et à l’accompagnement à long terme.

« On est une petite équipe, mais on est là, chaque jour, pour accompagner des femmes qui traversent des choses extrêmement difficiles. Notre mission, c’est d’offrir un lieu sécuritaire, humain, et porteur d’espoir », affirme Sonia Grmela.

Mais pour continuer cette mission, le lieu lui-même doit être à la hauteur. « On a un vieux bâtiment qui a besoin d’amour. Notre objectif, c’est qu’il soit sécuritaire, fonctionnel et surtout accueillant, pour que les femmes se sentent bien dès qu’elles franchissent la porte. »

Aujourd’hui, l’organisme souhaite non seulement achever ses rénovations, mais aussi renforcer sa capacité d’accueil. « Il y a des familles en attente pour venir chez nous. Dès que les travaux seront terminés, on espère pouvoir les accueillir. C’est urgent, car les besoins sont toujours bien réels. »

Pour faire un don ou en apprendre davantage sur les services offerts par ChezRachel, visitez leur site web.