La première acquisition d’une médaille d’or dans la ligue provinciale de la crosse féminine, division 2. En passant de défaites constantes à une victoire incontestée, les filles ont plus que jamais le moral au beau fixe.
L’équipe et leur entraîneur, Robert LaFrenière, ne pourraient être plus fiers de cette réussite. Et pour cause : « Ce n’est que la deuxième année que l’équipe joue à la crosse, et les progrès sont tout simplement incroyables. Elles sont passées d’une défaite à chaque match l’année dernière à une victoire incontestée cette année », explique l’entraîneur.
En tant qu’élève en 11e année au CLR et joueuse sur l’équipe pour sa deuxième année, Kincaid Heller confirme que la joie ressentie est énorme.
« Vous pouvez imaginer à quel point nous avons travaillé dur si l’on en juge par la différence de nos performances. Nous avons changé de division, ce qui a certainement joué un rôle, mais surtout nous sommes revenues aux bases du fonctionnement de la crosse et avons réimaginé comment travailler correctement en équipe ».
De plus, ce n’est pas seulement la deuxième année que les filles jouent en équipe, mais c’est aussi la deuxième année qu’elles pratiquent ce sport dans leur vie. Robert LaFrenière affirme que cet exploit peut être entièrement attribué à leur dévouement et à leurs qualités athlétiques naturelles. « Je les ai certainement poussées, mais c’est leur travail acharné qui a fait la différence ».
En fait, ces qualités ont valu à l’équipe féminine plusieurs reconnaissances de la part de la Manitoba High School Field Lacrosse League (MHSFLL) le 19 juin, qui lui a décerné le Community Growth Award, ainsi que quelques prix individuels pour certaines filles de l’équipe. Étant l’une des deux seules écoles de la DSFM dans cette ligue, les multiples victoires de l’équipe CLR représentent non seulement une victoire pour l’école, mais aussi pour la communauté francophone.
Un match serré
Quant à la finale, réalisée le 15 juin, le match n’aurait pas pu être plus intense. Après le troisième quart-temps, elles gagnaient 4-0 contre collège Springfield. Mais lorsque le dernier quart-temps est arrivé, la victoire n’était plus aussi certaine.
Robert LaFrenière explique que dans les cinq dernières minutes du match, il s’est passé quelque chose d’étrange.
« Soudain, les filles ont commencé à se relâcher, probablement parce qu’elles pensaient que la victoire était acquise, et l’équipe adverse en a profité pour marquer quatre buts. Finalement, nous avons réussi à marquer un point de plus dans la dernière minute, ce qui nous a permis de remporter la victoire. Ce match nous a tout de même permis d’apprendre une leçon précieuse ».
De plus, c’était un moment de plénitude pour les filles. L’équipe contre laquelle elles venaient de gagner était la première qu’elles avaient affrontée, et contre laquelle elles avaient également presque perdu.

Sport en plein essor
Cet accomplissement ne représente pas seulement une victoire pour l’école, il symbolise un sport florissant. « J’aime voir ce sport gagner en popularité parce qu’il montre aux jeunes femmes qu’il y a de la place pour elles aussi. D’autant plus que la crosse sera incluse dans les Jeux olympiques en 2028 », explique l’entraîneur.
Pour information, l’école a créé il y a trois ans une équipe masculine de la crosse à laquelle participait une fille. L’année suivante, les filles du CLR ont approché Robert LaFrenière pour lui demander de créer une équipe féminine.
Il entraîne maintenant les deux équipes, combinant souvent les entraînements pour des raisons de commodité, mais aussi pour permettre aux équipes de se pousser mutuellement à donner le meilleur d’elles-mêmes.
La saison de la crosse commence juste après la semaine de relâche et se termine à la mi-juin. Cette courte période d’apprentissage et d’entraînement ne fait qu’accentuer les progrès de l’équipe.
Robert LaFrenière ajoute, « c’est ainsi que certaines des filles ont été admises dans l’équipe de la crosse du Manitoba et qu’elles représenteront la province cet été lors des championnats nationaux. Je suis très heureux que nous ayons pu créer cette équipe, car sans elle, les filles n’auraient pas eu de telles opportunités ».
L’équipe elle-même est composée de filles issues de plusieurs niveaux. Bien que la majorité soit en 11e année, il y a aussi des élèves de 9e année, comme Pénélope Hughes. Pour elle, ce fut une expérience inoubliable.
« C’était un peu intimidant au début parce que la plupart des joueuses sont en 11e année, mais j’ai fini par adorer l’aspect communautaire de cette équipe. Mon meilleur souvenir est d’avoir joué à Carberry pour un tournoi et d’avoir bénéficié du soutien de toutes les filles et de tous les garçons. Enfin, je me suis fait beaucoup d’amis et j’ai hâte de continuer ».

Initiative pour enfant
Par ailleurs, ces athlètes reconnaissent que si seulement ils avaient été exposés à ce sport plus tôt, ils auraient pu y consacrer plus de temps et s’adonner à une forme d’exercice amusante.
Ils ne s’arrêtent donc pas aux tournois.
« Les joueurs des équipes masculine et féminine ont participé à une formation de développement de trois jours à l’école Taché, où ils ont enseigné aux jeunes comment jouer à la crosse. Et ils le feront bientôt avec les élèves de 7e et 8e années du CLR ».
Pour Sophie Thorkelson, élève de la 11e année et joueuse sur l’équipe, cette initiative reflète son plus grand objectif dans ce sport : de le partager.
« C’est merveilleux de voir ces enfants découvrir quelque chose qu’ils aiment faire et qu’ils n’auraient peut-être pas envisagé de faire auparavant. Ils se sont beaucoup amusés, j’espère donc que nous pourrons les encourager, ainsi que d’autres enfants, à éventuellement se joindre à l’équipe du CLR et à la garder vivante ».