À l’approche des Jeux de la francophonie canadienne à Laval, les entraîneur.e.s d’Équipe Manitoba transmettent bien plus que des techniques sportives : ils partagent leur passion et leur engagement comme outil de rassemblement. Portraits croisés.

Entraîneuse d’athlétisme aux côtés de Nicholas Stevenson et Miatta Dukuly, Alexis Bartlett connaît bien le sport qu’elle encadre. Elle a elle-même été athlète pendant tout son secondaire et aurait dû participer aux JeuxFC 2020, si la pandémie n’avait pas annulé cette édition.

« J’étais tellement déçue de ne pas pouvoir y aller. Aujourd’hui je suis très heureuse de transmettre mon enthousiasme en tant que coach. »

Cette année, l’équipe d’athlétisme compte une vingtaine de jeunes. L’intérêt a d’ailleurs été très grand pour les camps de sélection de cette discipline. Pour Alexis Bartlett, une grande fierté, c’est la diversité présente dans l’équipe, notamment en ce qui a trait au milieux ruraux ou urbains.

« Certains viennent de loin, parfois ils conduisent une heure pour assister à l’entraînement. On fait tout pour les accueillir, adapter les horaires. Je trouve ça vraiment beau de voir l’implication de tout le monde dans l’équipe. »

Dans l’entraînement, Alexis ne voit pas que la technique. Pour elle, c’est aussi important d’inspirer les jeunes à participer, essayer, et favoriser leur dépassement de soi. Elle voit aussi, avec fierté, que l’athlétisme manitobain est en pleine croissance.

« Il y a de plus en plus de jeunes qui veulent s’entraîner, rejoindre des clubs, s’investir. C’est beau à voir, et j’espère que les JeuxFC vont renforcer cette dynamique. »

Un véritable sens d’appartenance

Lui-même ancien athlète aux JeuxFC 2017, Diego Chinchilla Chaput revient cette fois comme entraîneur de l’équipe de frisbee ultime. Son objectif : transmettre à la nouvelle génération ce qu’il a reçu.

« Quand j’ai participé, c’était mon premier tournoi hors province. Ça m’a ouvert des portes et m’a poussé à m’impliquer davantage. J’ai joué au niveau provincial, universitaire, puis j’ai commencé à coacher. »

Aujourd’hui, il guide son équipe avec pédagogie et stratégie. Mais aussi avec le cœur fièrement francophone.

« Je leur partage un playbook, j’organise des matchs d’exhibition, des rencontres avec d’anciens joueurs. Ce sont autant de moments pour apprendre, mais aussi pour tisser des liens. J’espère qu’ils ressortiront de cette expérience en se sentant connectés à leur identité et fiers de faire partie d’Équipe Manitoba. »

Pour lui, le frisbee ultime incarne bien l’esprit des Jeux : « C’est un sport sans contact, auto-arbitré, basé sur le respect. Ça colle parfaitement avec les valeurs de collaboration et de partage des JeuxFC. »

Une bénévole hors du commun

Avec plus de 20 ans de coaching scolaire derrière elle, Mélanie Curé a participé et entraîné pour les Jeux du Manitoba, ainsi que pour les Jeux du Canada. Mais c’est la première fois pour les Jeux de la francophonie canadienne. Une première qu’elle accueille avec joie, tout en étant bien préparée.

« J’ai commencé à coacher à Saint-Pierre en 2001. Mon père avait cofondé le programme de badminton, alors j’ai grandi dedans. C’est devenu un sport que je n’ai jamais lâché. »

Mélanie a cofondé Beyond the Perimeter Badminton, une organisation communautaire qui offre des programmes accessibles, inclusifs et abordables dans les régions rurales du Manitoba.

« Ce qui me tient à cœur, c’est que tout le monde puisse jouer, peu importe son âge ou son niveau. Nos groupes vont de 4 à plus de 65 ans. C’est ça qui est le fun avec le badminton. Il y a tous les âges. »

Le badminton, pour elle, est aussi un moyen de créer des ponts. « À Saint-Pierre, on accueille des athlètes dont le français est la première, deuxième ou même troisième langue. Le sport devient un espace d’échange et d’appartenance. »

Mélanie prépare ses athlètes avec rigueur, mais aussi dans un esprit de cohésion. « Ce qui est nouveau cette année, c’est le format par équipes. Alors je fais venir des anciens athlètes pour des matchs préparatoires. Ça permet aux jeunes de se mesurer à des joueurs d’expérience, mais surtout de comprendre ce que ça veut dire jouer ensemble. »

En attendant le grand départ pour Laval, le 14 juillet prochain, suivez les aventures d’Équipe Manitoba sur les sites web de La Liberté, du Conseil jeunesse provincial et des JeuxFC. Mani-Mani-Manitoba!