Grâce à son entreprise, Jonathan’s Farm, la mission s’est concrétisée en offrant aux consommateurs un moyen unique de soutenir une ferme locale et d’en tirer des bénéfices.

Jonathan Stevens, fondateur et chef de la ferme, raconte comment il a fait pour débuter.

« J’ai toujours été enclin à travailler à l’extérieur parce que j’aime bien la nature. En parallèle, j’ai commencé à me préoccuper des questions environnementales au fur et à mesure que j’en apprenais davantage sur le sujet. J’ai donc réfléchi aux manières dont je pouvais aider. »

Heureusement pour Jonathan Stevens, une occasion exceptionnelle s’est bientôt présentée.

« J’ai eu la chance qu’un de mes amis connaisse des personnes qui prenaient leur retraite et souhaitaient vendre leurs terres. C’était l’occasion rêvée, car ils possédaient déjà une bonne quantité de terres avec un sol de qualité, un système d’irrigation et suffisamment d’équipement pour me permettre de commencer. »

Au début, c’était un peu effrayant pour Jonathan Stevens.

« J’étais tout seul pendant un certain temps et je ne savais pas encore comment m’y prendre. Mais finalement, j’ai commencé à trouver des gens qui voulaient travailler à la ferme, et j’ai maintenant sept employés. »

S’inscrire à la santé

La principale denrée de Jonathan’s Farm est désignée par l’acronyme CSA (Community Shared Agriculture).

Il s’agit essentiellement d’un abonnement à des produits frais.

« Les gens paient une certaine somme d’argent, en fonction de l’option qu’ils choisissent, pour recevoir une botte de produits et un bulletin d’information à chaque semaine de début juin à la fin d’octobre. »

Le prix des produits est comparé aux prix que l’on trouve normalement sur les marchés de producteurs, et ils sont ensuite soumis à une réduction de 15 à 30 % par rapport à ce prix.

De plus, il existe plusieurs options d’abonnements parmi lesquelles on peut choisir, avec des variations dans les portions de légumes que l’on reçoit et dans la durée du service.

« La particularité est que les clients ne savent pas exactement quels produits seront donnés. En fait, nous ne savons souvent pas ce que nous allons récolter jusqu’au jour même. Cela dépend vraiment de ce qui est disponible. Mais nous essayons toujours d’offrir une bonne variété. »

La ferme propose une grande gamme de légumes, en fonction de la saison. Les possibilités offertes comprennent le broccoli, les tomates, les concombres, les carottes, les pommes de terre, les betteraves, les oignons, les haricots et bien d’autres encore.

D’ailleurs, la lettre d’information hebdomadaire informe les clients des succès et des échecs sur la ferme, ainsi que certaines données.

Même si ce service peut sembler imprévisible, l’entreprise considère cette initiative comme un moyen de se débarrasser de l’aliénation du produit et de faire comprendre aux consommateurs les nuances ainsi que les difficultés en agriculture.

Les clients peuvent choisir de retirer leur commande à deux endroits. Soit à la ferme, au 700 McPhillips Road, soit au Wolseley Farmers’ Market, au 160 Ethelbert Street.

Une tâche à peaufiner

Au fil des ans, une évolution naturelle a fait dévier l’attention de Jonathan.

« En ce moment, je travaille sur les microbes du sol et sur l’idée d’avoir quelque chose qui pousse à tout moment. Je veux maximiser la nutrition des cultures, c’est pourquoi j’envoie des échantillons de sol aux Pays-Bas afin d’obtenir une analyse nutritionnelle et d’apporter des changements en fonction de celle-ci. Mon souhait est de cultiver les aliments les plus nutritifs qui puissent résister d’eux-mêmes aux parasites et aux maladies. »

Jonathan Stevens confie qu’il a remarqué une augmentation de l’intérêt pour son service au cours des derniers mois.

« Il est certain que nous avons vendu plus rapidement que les années précédentes. J’attribue cela en partie aux droits de douane, je pense que les gens sont inquiets et veulent trouver des moyens de garder leur argent au sein de leur communauté. »

En ce qui concerne la pratique de l’achat local, Jonathan Stevens estime que son importance réside dans sa sécurité.

« D’une part, plus les gens sont informés et impliqués dans la manière dont leur nourriture est cultivée, plus l’agriculture peut évoluer positivement. D’autre part, dépendre uniquement d’aliments importés peut s’avérer dangereux d’un point de vue économique et sanitaire. La diversité des sources d’approvisionnement permet d’obtenir les produits les plus frais et les moins gourmands en énergie, mais aussi de se préparer à des situations où la nourriture est contaminée ou ne peut provenir d’ailleurs. »