C’est cette semaine que doit entrer en service de façon limitée le tout premier autobus à zéro émission (AZE) de 60 pieds (environ 20 mètres) de la Winnipeg Transit.

« Nous allons entrer dans l’histoire du transport en commun », dit d’ailleurs une publication sur les réseaux sociaux de la Ville de Winnipeg. Et d’ajouter : « Nous serons la première ville canadienne dotée d’autobus électriques à batterie de 60 pieds. »

La Ville précise par ailleurs que ce premier AZE sera « seulement en service pendant l’heure de pointe du matin et en début d’après-midi les jours de semaine. »

C’est « au bout de 30 jours », que ce véhicule sera prêt à offrir un service à temps plein. Et d’ici la fin de l’année, ce sont huit AZE de 60 pieds qui offriront un service complet.

Si Brian Pincott, ancien conseiller municipal à la Ville de Calgary et observateur de la vie politique winnipégoise, concède que l’arrivée de ces bus est une « bonne nouvelle », il souhaite tout de même nuancer l’engouement de la Ville.

« L’on est encore loin de se dire que Winnipeg mène quand ça vient au sujet de changements climatiques ou de réduction d’effet de serre ». Un bus de 60 pieds sur les routes, Winnipeg est bien la première, « mais à part de ça, l’on traîne », dit Brian Pincott qui souligne que d’autres villes ont déjà mis bien avant ça des bus électriques sur les pistes.

Après de premières discussions en 2015/2016, un financement a été approuvé en 2022 et les premiers bus sont arrivés en 2024.

Brian Pincott pointe aussi le temps qu’il a fallu à la Ville pour mettre ces véhicules sur les routes. Pour que ce processus soit complet, ça prend encore d’autres améliorations selon lui. « On a un manque de techniciens, de chauffeurs, de place dans les garages pour ces autobus. Donc, oui, c’est bon, enfin, on a ce bus sur nos routes, mais pour dire que l’on a une position de leadership, l’on est encore loin. »

Plus largement, Brian Pincott pense que pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre, ça passera avant tout par la réduction des automobiles sur les routes.

En attendant, et très concrètement, ces bus à zéro émission de 60 pieds feront-ils une différence pour les usagers? Sachant, en plus, que Winnipeg a vécu très récemment une refonte historique de son réseau de transport.

« Est-ce que le bus va arriver à temps? Est-ce que je vais être capable de me rendre là où je veux aller? Ça reste les questions les plus importantes. C’est d’un système comme ça dont on a besoin, un système soutenu qui fonctionne pour les gens. Sans ça que le bus soit électrique ou thermique, ça ne fait pas un grand changement. Donc au-delà du bus, c’est surtout tout un système autour qui doit le supporter », remarque Brian Pincott.