Entre rationalisation des dépenses, changements aux règlements et appel au soutien gouvernemental, la station se prépare à relever de nouveaux défis.
Il y a quelques jours se tenait l’assemblée générale annuelle de la radio communautaire Envol 91 FM.
Une vingtaine de personnes se sont donc retrouvées dans la salle Antoine-Gaborieau du CCFM.
C’est sous la présidence de Janelle Delorme que l’assemblée s’est déroulée. À l’ordre du jour ce soir-là, la présentation des états financiers pour l’année 2024-2025 et des modifications aux règlements administratifs.
Alors que la radio s’approche de son 35e anniversaire, elle a présenté cette année un déficit de 98 084 $.
Un déficit moins important que l’année précédente qui s’élevait lui à 112 372 $.
Il convient de noter toutefois que les états financiers de l’exercice terminés au 31 mars 2024 s’étalaient sur une période de seulement sept mois.
Malgré tout, le directeur général de la radio, Denis-Michel Thibeault reste optimiste quant à la capacité de la radio à retrouver une situation financière stable. Mais ça prendra du travail.
« La publicité c’est le nerf de la guerre, c’est ce qui va définir si ça passe ou ça casse. Des subventions, il n’y en aura pas plus, on est reconnaissant envers le gouvernement, mais on ne peut pas compter là-dessus. Il faut que l’on réfléchisse à des moyens d’amener plus de revenus publicitaires. Ça fait partie des grands défis que l’on a. Les radios qui sont en santé sont celles capables d’attirer des revenus publicitaires. »
Un défi qui n’est pas évident à relever dans un contexte minoritaire. À ce propos, du côté de la radio on ne cache pas l’espoir de voir le gouvernement montrer l’exemple.
« En plus des subventions de base, le gouvernement peut aussi faire un effort pour acheter plus de publicité sur nos ondes, lance Denis-Michel Thibeault. »
Cela permettrait de subventionner davantage, mais aussi de s’aligner avec le discours du gouvernement qui aspire à une province réellement bilingue, dans le cas des médias francophones. L’on parle également de sommes d’argent qui existent déjà, et qui plutôt que d’être dirigées vers les géants américains, pourraient soutenir le journalisme local.
Pour rentrer un peu dans les détails, les revenus de la radio ont légèrement augmenté par rapport à l’exercice précédent.
Les revenus totaux s’élèvent à 484 921 $. L’on peut noter une augmentation de la subvention de base de la radio, mais également une baisse des revenus de cotisations. Ces dernières sont passés 2 390 $ à 1 370 $.
À noter que la membriété coûte 20 $ pour les particuliers, 150 $ pour les entreprises. Un prix qui n’a pas changé depuis 1991.
« On a perdu quelques membres par rapport à l’an dernier, je ne sais pas trop ce qui explique cela. Ça ne se reflète pas nécessairement dans les statistiques d’écoute, mais, c’est quelque chose sur laquelle nous allons nous pencher. »
Côté dépenses, l’on pourra aussi noter quelques différences majeures avec les états financiers précédents.
Notamment au niveau de la masse salariale qui s’élève désormais à 388 774 $ contre 181 643 $ en 2024 (sur sept mois).
L’augmentation s’explique principalement par le fait que le salaire de la direction générale a été recatégorisé dans les salaires et bénéfices.
Pour rappel, la rémunération de l’ancien directeur général, Louis Gauthier, apparaissait dans la catégorie « Honoraires et frais professionnels » qui a, en toute logique, bien diminué, passant de 89 942 $ à 56 745 $.
Un montant qui devrait être amené à diminuer davantage. Denis-Michel Thibeault explique que les dépenses de cette année incluent les services d’un expert-comptable ainsi que des formations de sensibilisation au racisme destinés aux employés.
Finalement à la question de savoir si ce déficit et la situation financière actuelle de la radio pourraient impacter la masse salariale de cette dernière, le directeur général répond que non.
« En ce moment, la majorité de nos salaires sont couverts par des subventions. Étant donné que mes salaires sont liés à notre programmation. Un animateur, c’est de la programmation alors c’est normal que ce soit un peu plus lourd dans les proportions. De couper un journaliste ne règlerait pas la question financière. Je n’arrangerais pas mon problème, je ferais plus de mal à mon produit. »
Des modifications aux règlements
Finalement, cette AGA a aussi vu quelques changements aux règlements administratifs d’Envol 91. Il y a eu entre autres quelques changements dans certaines définitions de l’incorporation.
Parmi les points les plus importants :
Le nombre de membres sur le CA passe de neuf, à sept et devra se réunir au minimum quatre fois par an.
Ensuite, des mesures ont été prises pour éviter de potentiels conflits d’intérêts.
Dorénavant, les anciens employés de la radio ne pourront pas en être membres du CA avant au moins deux ans après avoir quitté leur poste.
Autre changement, le délai entre la fin de l’exercice financier et l’AGA ne pourra plus dépasser 6 mois.
Initiative de journalisme local – Réseau.Presse – La Liberté