Nour Enayeh, présidente de l’Alliance des femmes de la francophonie canadienne (AFFC) depuis 2021, avait déjà alerté sur la sujet pendant l’été dans nos colonnes.
En effet, à la fin du mois de juillet, le ministère fédéral des Femmes et de l’Égalité des genres avait dévoilé un plan ministériel prévoyant une réduction de son budget de 80 % au cours des trois prochaines années.
Alors que les dépenses prévues pour 2025-2026 sont de 407 142 146 $, celles prévues pour 2027-2028 chutent à 76 266 802 $.
Aujourd’hui, alors que l’échéance du 4 novembre, date de présentation du budget fédéral, s’en vient, l’AFFC continue à craindre le pire.
L’organisme a notamment mis en ligne une pétition ces derniers jours pour aviser le plus grand nombre sur cette situation pressante.
« Les organismes de femmes de la francophonie canadienne se préparent au pire, mais l’on ne perd pas espoir. L’on sait que nous avons une voix forte. On veut continuer à prendre la parole. Le budget s’en vient, il est encore temps de faire des investissements importants dans ce ministère-là. On espère que la situation sera moins alarmante qu’elle n’est présentement », commente Geneviève L. Latour, vice-présidente de l’Alliance des femmes de la francophonie canadienne.
À quelques semaines de l’annonce du budget, Geneviève L. Latour confie que son organisme a eu des contacts avec des représentants fédéraux.
« Nous avons rencontré des fonctionnaires du ministère des Femmes et de l’Égalité des genres qui nous disent qu’il faut attendre le budget. Mais pour nous, c’est important de ne pas attendre le budget pour voir quel sera le portrait. C’était donc important pour nous de lancer cette pétition, récolter le plus de signatures possible et l’on invite aussi les gens à contacter leur député pour faire part de leur préoccupation. »
Si cette réduction vise potentiellement les trois prochaines années, Geneviève L. Latour souligne que ces coupures auront un impact sur un plus long terme.
« Ça va réduire la capacité des organismes de femmes. L’on parle de vie ou de mort pour certaines personnes quand nos organismes ne sont pas en mesure d’être sur le terrain et d’offrir des services en français qui sont déjà rares. Nous sommes des actrices de première ligne. Lorsque nous sommes affaiblies, c’est la vitalité de l’ensemble de la francophonie canadienne qui est affaiblie. On joue un rôle crucial dans nos communautés. »
L’AFFC compte 14 associations membres réparties dans neuf provinces et un territoire. Au Manitoba, ChezRachel et Pluri-elles font partie de cette organisation.