Une étape importante vers une stabilité financière dans un contexte incertain.
Une soixantaine de personnes se sont retrouvées sous les arches du Centre du patrimoine pour célébrer un moment important dans l’histoire de la Société historique de Saint-Boniface (SHSB).
À travers une soirée de reconnaissance à l’intention des donateurs, la SHSB célébrait d’avoir atteint 2 millions de $ dans ses fonds de dotations.
Pour l’occasion, sur un air de violon, les personnes présentes ont eu l’occasion de visiter les chambres fortes du Centre du patrimoine ainsi que ses espaces rénovés.
L’objectif était fixé depuis 2015, il a donc fallu du temps pour l’atteindre, mais les retombées sont particulièrement importantes.
Le fonds de dotation rapporte dorénavant à peu près 84 000 $ par année.
Ce qui est assez pour couvrir les coûts d’un salaire, comme le souligne Émilie Pigeon, directrice générale du Centre du patrimoine. Aujourd’hui le Centre du patrimoine embauche huit personnes à temps plein. Et de la main-d’œuvre, il en faut.
À l’occasion de la visite des archives, l’on apprenait qu’encore une grande quantité d’archives sont toujours en cours de traitement.
Il faut donc encore « les classer et les rendre disponibles au public », explique Nicole St-Onge, présidente du conseil d’administration de la SHSB.
« Le Centre du patrimoine détient un grand nombre d’archives sur les écoles résidentielles, le nombre de personnes qui en demande l’accès est hallucinant. Cet argent va donc nous permettre de recruter des gens et accélérer le proces- sus. »
Émilie Pigeon se projette d’ailleurs un peu plus loin dans le futur.
« Ces fonds-là vont continuer de croître d’année en année alors c’est vraiment une solution qui pourrait assurer notre indépendance financière. »
Un aspect qui revêt une importance toute particulière au vu du contexte actuel. L’on apprenait au cours de la soirée que Bibliothèque et Archives Canada avaient annulé un appel d’offres.
« C’était un contrat que l’on recevait presque annuellement d’environ 40 000 $ », explique Nicole St-Onge qui ajoute que « les vaches sont maigres ». « Le gros des octrois ponctuels que l’on reçoit, on remarque des compressions. »
Émilie Pigeon, elle aussi, estime que les temps sont « difficiles ».
La SHSB, ses opérations et sa programmation dépendent aussi du fédéral et du gouvernement provincial et la philanthropie permet de faire face aux fluctuations budgétaires. Pour assurer la pérennité des archives, il faut aussi se tourner vers la relève et donc, la jeunesse. Il faut donc les conscientiser sur le rôle et la valeur des archives.
Ces dernières ont réellement eu un impact sur les vies de certaines des personnes qui étaient présentes ce soir-là. Jeannette Perrin, par exemple, a pu retracer son héritage métis grâce à la généalogie.
Janelle Delorme aussi entretient un rapport particulier avec les archives. Grâce aux recherches, elle a pu retracer l’histoire de son arrière-grand-père Fulgence Delorme. Un travail qui l’a menée à en apprendre davantage sur l’école résidentielle de Saint-Boniface et les atrocités qui s’y sont passées. Preuve du rôle essentiel des archives sur le chemin de la Vérité et la Réconciliation.
« On accueille des groupes scolaires et de l’Université de Saint-Boniface pour consulter les sources primaires sur l’école résidentielle de Saint-Boniface par exemple. On fait des tournées et des ateliers aussi pour les classes, on l’a fait pour l’Université du Manitoba, de Winnipeg. C’est aussi là que l’on peut leur donner la piqûre de l’histoire et des archives. »
Ça assure la relève en termes de personnel, particulièrement important en milieu minoritaire.
Initiative de journalisme local – Réseau.Presse – La Liberté



