Cette recherche a été réalisée par Luis Pineda, analyste en consommation, et Alexandre Plourde, avocat et analyste chez Option consommateurs.

Plusieurs frustrations sont mises de l’avant.

« Depuis la pandémie, avec l’intensification de l’utilisation des terminaux de paiement et la montée en flèche de l’inflation, le pourboire est devenu source de nombreux mécontentements pour les consommateurs canadiens », peut-on lire dans le résumé de l’étude d’Option consommateurs, une association à but non lucratif qui a pour mission d’aider les consommateurs et de défendre leurs droits.

L’on apprend notamment que le taux moyen de pourboire donné est passé de 16 % en 2019 à 20 % en 2023. Et, les pourcentages suggérés qui étaient auparavant de 5 %, 15 % et 20 % sont montés à 20 %, 25 % et 30 %. 

D’autres chiffres peuvent montrer le mécontentement des consommateurs :

En 2023, 83 % des Canadiens ont affirmé que « de nos jours, trop d’endroits demandent des pourboires ».

64 % des Canadiens considèrent qu’on leur demande de donner du pourboire plus souvent que par le passé.

62 % des Canadiens estiment avoir été incités à laisser des pourboires plus importants ces dernières années.

Option consommateurs fait alors plusieurs recommandations pour mieux encadrer la pratique des pourboires.

Aux gouvernements fédéral et provinciaux, l’association demande de limiter les types d’établissements qui peuvent solliciter activement du pourboire aux commerces où les travailleurs reçoivent habituellement des pourboires et où cette pratique fait partie de la convention sociale.

Il est aussi recommandé d’interdire de solliciter du pourboire dans les commerces où les frais de service sont déjà inclus dans la facture.

Aux fournisseurs des systèmes de point de vente, Option consommateurs demande une mise à à jour de leurs logiciels pour que le pourboire soit toujours calculé sur le montant avant taxes, et que le commerçant ne puisse pas activer l’option après taxes.

Aux commerçants, il est notamment demandé de s’abstenir de demander un pourboire lorsque les frais de service sont inclus dans la facture.

Enfin, aux consommateurs, l’étude dit ne pas hésiter à refuser de donner du pourboire chez des commerçants où il n’est pas usuel d’en laisser.

« La façon dont le pourboire est demandé doit être transparente et respecter le libre choix du consommateur. La loi devrait faire en sorte qu’un consommateur ne subisse pas de pression pour donner du pourboire dans des établissements où il n’est pas coutume de le faire, ou pour en donner davantage que ce qu’il aurait souhaité. », a notamment souligné Alexandre Plourde.