À l’antenne de Radio-Canada Manitoba depuis 1986, Suzanne Kennelly prend une retraite bien méritée, sachant qu’elle continuera d’entrer en communication avec les Franco-Manitobains.

Suzanne Kennelly : « Pour bien communiquer, il faut être présent dans tout ce qu’on fait. Les gens méritent le même traitement, le même respect. Qu’on anime une émission nationale, ou qu’on prépare un carnet communautaire, on ne devrait pas voir la moindre différence. »
Suzanne Kennelly : « Pour bien communiquer, il faut être présent dans tout ce qu’on fait. Les gens méritent le même traitement, le même respect. Qu’on anime une émission nationale, ou qu’on prépare un carnet communautaire, on ne devrait pas voir la moindre différence. »

Animatrice à la radio et à la télévision de Radio-Canada Manitoba, Suzanne Kennelly a tiré sa révérence, le 30 avril dernier, après quelque 30 ans en ondes.

« J’ai tout fait à Radio-Canada, déclare Suzanne Kennelly. J’ai animé des émissions du matin et de l’après-midi. J’ai contribué à des émissions pour enfants et fait des bulletins de nouvelles à la télé, y compris ceux du dimanche lorsque la SRC les produisaient localement. J’ai aussi été réalisatrice. Au fil des années, je me suis adaptée et réadaptée à un milieu de travail toujours en évolution. C’était parfois stressant, mais dans quel autre emploi peut-on avoir autant de variété? Au fond, être constamment mise au défi était très valorisant. Faire carrière à répéter les mêmes choses à tous les jours m’aurait tuée. »

Arrivée au Manitoba en 1986 à titre de contractuelle, Suzanne Kennelly pensait travailler dans l’Ouest « seulement un an ou deux ».

« Au début, c’était un challenge de faire mon métier sans connaître le milieu, indique la Québécoise originaire du Saguenay-Lac Saint-Jean. J’étais très consciente de mon handicap professionnel. C’était donc très important pour moi d’essayer d’apprendre autant que possible sur l’histoire et la réalité des Franco-Manitobains. Aujourd’hui, je me considère Franco-Manitobaine, du moins d’adoption. Mes enfants sont nés ici, et ont fréquenté les écoles françaises. De plus, je me suis impliquée dans les activités du Cercle Molière. La francophonie manitobaine, c’est mon univers. »

Au point où de nombreux Franco-Manitobains la reconnaissent de visage ou, du moins, de voix. « Je lunchais avec un ami dans un restaurant de Montréal, alors qu’une personne s’est présentée devant moi, en disant, «Pardon, Suzanne, mais on a reconnu ta voix, et on voulait te dire bonjour.», raconte-t-elle. Il y avait toute une table de Franco-Manitobains, et j’ai salué tout le monde. C’était comme rencontrer des petits cousins. Ça fait énormément plaisir que les gens se sentent à l’aise pour venir me voir. »

En effet, Suzanne Kennelly a toujours pris plaisir, autant dans sa vie privée que professionnelle, d’être en situation de communication. « C’est ce que j’ai le plus aimé à Radio-Canada, surtout dans le cadre plus intime de la radio, souligne-t-elle. Écouter les autres pour comprendre comment ils pensent et voient les choses, ça m’intéresse vraiment. »

Quant à l’avenir, Suzanne Kennelly compte toujours communiquer avec les Franco-Manitobains, mais par le biais de l’écriture de romans et de pièces, ainsi qu’en faisant du théâtre. « Je participerai le 22 mai prochain au Marathon de la mise en scène du Cercle Molière, indique-t-elle. Et puis j’aimerais aussi incarner des personnages. Mais avant ça, je prendrai le temps de me détendre un peu, pour savourer ma retraite. »

Daniel BAHUAUD