Si la pandémie a eu des répercussions négatives sur certains secteurs de l’économie, ce n’est pas le cas du secteur technologique. À l’exemple de BOLD, une entreprise qui appuie la mise en ligne de commerces. Un nouvel investissement de 35 millions $ va consolider son expansion.

Par OPHÉLIE DOIREAU

En affaires, la confiance entre associés et entre entrepreneurs et clients est un capital en soi. C’est pourquoi Stefan Maynard, cofondateur de l’entreprise BOLD, revient volontiers sur la rencontre des quatre fondateurs de l’entreprise.

« BOLD existe depuis 2012. Mais Yvan (Boisjoli), Éric (Boisjoli), Jason (Myers) et moi, on se connaît depuis le secondaire. Je suis allé à Louis-Riel, Éric et Yvan sont allés à Gabrielle-Roy, et Jason est anglophone, il est allé au Mennonite Brethren Collegiate Institute à Winnipeg.

« J’ai rencontré Yvan lors des Jeux de la francophonie de l’Ouest, on était dans la même équipe de volley ball. Et Jason, je l’ai rencontré à l’Université Saint- Boniface (USB) quand c’était encore le Collège universitaire de Saint-Boniface. Là, on jouait au volley ball ensemble. C’est par le sport qu’on s’est rencontré. »

Le point sur la part que jouent les relations humaines de qualité établi, Stefan Maynard en vient au défi central que les cofondateurs ont eu à relever : l’accélération du marché du commerce en ligne.

« La pandémie a tout fait basculer et elle a réellement brusqué le commerce en ligne. Tout le monde se rend compte désormais de la nécessité d’être présent en ligne.

« Il y a deux types d’entreprises qui nous contactent. Celles qui n’étaient pas en ligne et qui se disent : Oh mince! Il faut qu’on le fasse maintenant.

« Et celles qui avaient déjà un plan de présence en ligne qu’elles ont dû revoir. Certaines entreprises avaient prévu développer certaines fonctions dans un an ou deux. La crise sanitaire a tout précipité. »

Cette croissance de la demande a nécessité un certain ajustement à BOLD en termes de main-d’oeuvre.

« Après avoir été sollicitée de notre part, l’entreprise OMERS Venture a investi 35 millions $ dans notre compagnie. En retour, ils ont eu des parts. OMERS Venture est spécialisée dans le développement d’entreprises technologiques.

« Ce nouvel investissement fait partie d’une deuxième série d’injections de fonds. En janvier 2019, on avait déjà eu recours à ce procédé avec Whitecap Venture Partners et Round 13 Capital. On avait alors récolté 22 millions $.

« L’argent injecté dans la compagnie va servir à employer environ une centaine de personnes supplémentaires.

« Entre nos bureaux à Winnipeg et nos bureaux au Texas, on comptait environ 400 employés avant notre nouvelle phase de recrutement. »

| Le besoin de main-d’oeuvre

BOLD pense aussi développer ses propres talents. « Au début, on voulait concentrer une majorité de nos employés à Winnipeg. Mais avec le télétravail, tout est possible maintenant. Alors on va embaucher des personnes d’ailleurs.

« Le but, ce n’est pas non plus de n’embaucher qu’une seule personne à un endroit donné, mais d’avoir une petite douzaine dans un même lieu pour former une équipe.

« Quand la pandémie sera chose du passé, on réajustera notre stratégie de travail pour permettre à nos équipes de se rencontrer. »

Stefan Maynard pointe le fait que l’industrie technologique doit sans cesse relever le défi de la main-d’oeuvre.

« Il n’y a pas assez de talents expérimentés pour combler les besoins nécessaires par rapport à la demande de l’industrie technologique. Il y a assez de personnes formées dans notre domaine, mais il faut trouver un bon équilibre entre les jeunes diplômés tout juste sortis d’écoles et les personnes avec de l’expérience.

« Le marché que nous servons grandit tout le temps et trop vite. La pandémie a encore précipité les choses. Nous voilà cinq ans avant la progression anticipée. »

Ce point fait, Stefan Maynard revient sur l’idée de la confiance et de la nécessité de sans cesse s’ajuster en dressant un bilan positif de la situation, y compris du point de vue social.

« On n’a pas seulement grandi, on a aidé des entreprises à continuer leurs activités pendant la période sanitaire. On a soutenu des business qui en avaient besoin.

« Je pense que l’opinion sur le commerce en ligne a vraiment changé. Même si les magasins ouvrent de nouveau, le temps où il n’y avait qu’un magasin physique est terminé.

« Toujours plus de personnes n’ont plus le temps de rentrer et de fouiller dans un magasin. Elles veulent consulter en ligne ce que le magasin offre pour ensuite s’y rendre. C’est une façon de reprendre un peu de temps. »