Situé à une heure de route au sud de Winnipeg, le Musée Saint-Joseph offre une véritable plongée dans le quotidien des pionniers qui ont façonné la région.

Avec ses bâtiments d’époque, ses artefacts soigneusement conservés et son ambiance immersive, ce site patrimonial est bien plus qu’un musée : c’est une expérience vivante et enrichissante, idéale pour les curieux d’histoire comme pour les familles en quête de découverte.

Mais le musée ne se contente pas de montrer le passé — il le fait revivre. Grâce à un calendrier d’activités scolaires, des visites guidées, et surtout son festival du patrimoine Montcalm en juin, le site devient un lieu animé où le patrimoine francophone et rural du Manitoba prend tout son sens.

Musée Saint-Joseph.
Musée Saint-Joseph. (photo : Marta Guerrero)

D’ailleurs, Camille Fisette-Mulaire, directrice du Musée Saint-Joseph, affirme que le musée ne cesse d’attirer les touristes grâce à ses villages immersifs et son festival annuel.

« Les gens aiment non seulement apprendre comment était la vie dans le passé, mais aussi en faire l’expérience. C’est pourquoi nos villages historiques sont populaires, ils permettent aux gens de vivre une réalité qu’ils n’auraient pas pu apprécier autrement. »

Ce musée saisonnier, ouvert de début avril à début décembre, est composé de 20 bâtiments, dont un village agricole, un village historique, un centre touristique et un terrain de camping. Les visiteurs peuvent donc explorer des maisons anciennes, une école, une église, un magasin général, une forge, un atelier de cuir, un atelier de travail du bois, et plus encore.

Il offre aussi un programme scolaire permettant aux enfants de découvrir de près l’histoire de la municipalité.

Musée Saint-Joseph.
Musée Saint-Joseph. (photo : Marta Guerrero)

Une village façonné par son histoire

Camille Fisette-Mulaire souligne l’une des particularités de Saint-Joseph.

« Ici, on accueille l’école Union Point. C’est l’école où les francophones ont commencé à revendiquer le droit d’enseigner en français. Auparavant, elle se situait dans la région de Sainte-Agathe, mais elle a été déplacée à Saint-Joseph, il y a longtemps. Elle fait donc partie de notre village historique. »

Pour Robert Parent, président du Musée Saint-Joseph, cette école ne représente qu’une des nombreuses histoires remarquables que cette région a à offrir.

Robert Parent, président du Musée Saint-Joseph.
Robert Parent, président du Musée Saint-Joseph. (photo : gracieuseté)

« L’école Union Point rappelle les difficultés auxquelles les francophones ont dû faire face dans le passé. Ce que nous avons ici est vraiment spécial. Partout dans le musée, on trouve d’autres exemples de ce que nos ancêtres ont dû endurer pour arriver jusqu’ici. »

L’histoire du musée lui-même n’est pas à négliger. Son développement a commencé en 1948 lorsque Jean-Louis et Marie-Laure Perron ont créé un musée privé. Ils ont réussi à obtenir de nombreuses pièces anciennes en échange des services de charpentier de M. Perron.

Ce n’est qu’en 1975 que cette collection a été remise à la municipalité rurale de Montcalm.

« Depuis lors, un conseil d’administration s’occupe du musée et de son développement. Par exemple, la collection du village agricole s’est agrandie et nous disposons d’un grand bâtiment où l’on peut découvrir les machines et les processus nécessaires au traitement des betteraves à sucre. »

La production de betteraves a été très importante dans le sud du Manitoba de 1940 à 1996. À un moment donné, l’industrie comptait 230 producteurs qui occupaient 24 000 acres de terres, ce qui a fait de la betterave un moteur économique dans cette région jusqu’à ce que l’industrie ferme ses portes en 1996.

Robert Parent explique son point de vue sur l’évolution du musée. « Je fais partie du comité administratif depuis plus de 31 ans, donc j’ai pu témoigner et contribuer au développement du musée. Au fil des ans, nous avons constaté de nombreux progrès, comme la création du centre Parent, ouvert toute l’année, ainsi que l’expansion de notre collection d’artefacts. »

Musée Saint-Joseph.
Musée Saint-Joseph. (photo : Marta Guerrero)

Le festival du patrimoine Montcalm, qui se déroulera du 6 au 8 juin, est très important pour le Musée Saint-Joseph. Camille Fisette-Mulaire explique que « la population de Saint-Joseph est d’environ 550 personnes, mais pendant le festival, nous recevons beaucoup de touristes. Le soutien de la communauté envers ce festival est incroyable. Il y a normalement environ 190 bénévoles qui viennent nous aider, et nous bénéficions d’un soutien extraordinaire de la part des entreprises locales ».

Robert Parent quant à lui ajoute, « comme le musée appartient à la municipalité, il ne représente pas seulement Saint-Joseph, mais aussi la communauté de Saint-Jean-Baptiste et Letellier. Nous recevons donc un très grand nombre de bénévoles de ces trois communautés, et même parfois de l’extérieur de la province, par exemple de l’Alberta et des États-Unis ».

Camille Fisette-Mulaire admet que le musée lui-même a toujours besoin de bénévoles. « Nous vivons dans une région très impliquée dans l’agriculture. Donc, un grand nombre de bénévoles sont occupés à travailler dans les champs pendant l’été. »

Robert Parent conclut : « Il serait vraiment formidable que les jeunes générations s’intéressent davantage au bénévolat afin que nous puissions assurer la pérennité de notre musée et de notre festival. »

Bien que Camille Fisette-Mulaire prévoie prendre sa retraite cet été après presque 8 ans en poste, elle espère que le musée maintiendra ses projets et améliorera continuellement l’interprétation de l’histoire de la ville.