Ce 9 juillet, la professeure de littérature et écrivaine franco-manitobaine Lise Gaboury-Diallo reçoit du Consul général de France à Toronto, Bertrand Pous, en visite à Saint-Boniface, les insignes d’Officier de l’Ordre des Palmes académiques. Retour sur une carrière de passion et de promotion de la langue française.

Déjà Chevalier de l’Ordre des Palmes académiques depuis 2016, Lise Gaboury-Diallo a aujourd’hui été promue au rang supérieur de la plus ancienne des distinctions civiles de France : Officier.

« Je suis très heureuse et honorée d’être devenue Officier de l’Ordre des Palmes académiques, déclare Lise Gaboury-Diallo. Quand on me l’a annoncé, je ne m’y attendais absolument pas! Mais je me sens vraiment complète. »

Faire valoir la francophonie dans le monde

L’Ordre des Palmes académiques reconnaît l’engagement d’une personne à faire valoir la francophonie dans le monde.

Pour Lise Gaboury-Diallo, qui est détentrice d’une maîtrise et d’un doctorat en France – elle a étudié à la Sorbonne à Paris -, cet engagement a revêtu plusieurs aspects en plus de 40 ans de carrière : l’enseignement de la langue française et des littératures de la francophonie, l’écriture, ainsi que l’engagement bénévole dans divers organismes qui font la promotion de la langue française.

« Ça fait près de 41 ans que j’enseigne, et toujours à l’Université de Saint-Boniface excepté un échange de six semaines avec la France, souligne Lise Gaboury-Diallo, qui prendra d’ailleurs sa retraite fin août. Au début de ma carrière, j’ai enseigné la grammaire française pour remplacer une personne en congé, et ensuite je suis devenue professeure de littérature de la francophonie.

« À l’époque, c’était assez unique. Ce diplôme n’était offert ailleurs qu’aux Universités de Laval au Québec et Lausanne en Suisse. Moi, j’avais trois spécialités : le Canada français, l’Afrique noire et les Antilles, mais j’avais étudié la littérature francophone partout dans le monde. »

Poésie, théâtre, nouvelles…

En parallèle de l’enseignement, Lise Gaboury-Diallo écrit, le plus souvent en français.

Poésie, théâtre, nouvelles… « Le déclic de ma carrière, ça a été les 25 ans des Éditions du Blé en 1999. Ils ont fait appel aux auteurs de la relève et comme j’écrivais depuis longtemps pour mon plaisir, j’ai décidé de tenter ma chance. J’avais peur mais en fin de compte, ils m’ont publiée.

« Après ce premier recueil, j’ai commencé à envoyer des manuscrits régulièrement, surtout des poèmes, mais aussi des nouvelles et des pièces de théâtre. Écrire et publier en français, c’est très important pour appuyer le français et les francophones de l’Ouest. »

Sa dernière pièce en date, Pauline Boutal entre les toiles et les planches, sera d’ailleurs jouée en septembre lors du Centenaire du Théâtre Cercle Molière. 

Lise Gaboury-Diallo a par ailleurs reçu de nombreux prix et distinctions au long de sa carrière, dont l’Ordre du Canada et plusieurs prix littéraires.

Plusieurs contributions

« Le plus marquant pour moi, c’est quand j’ai reçu en 2004 le premier prix du Concours littéraire national de Radio-Canada pour mon recueil de poésie Homestead. J’étais la première personne non-Québécoise à le remporter!

« Pour moi, c’était la reconnaissance ultime de réussir à gagner un prix de littérature en français parmi des Québécois. Il ne s’agissait pas de ma famille ou de mes amis, c’étaient des inconnus qui disaient que mon recueil valait la première place! »

Quant à ses engagements bénévoles pour faire rayonner la langue française, mentionnons notamment ses 38 ans de présence au Centre d’études franco-canadiennes de l’Ouest (CEFCO), dont elle occupe aujourd’hui la présidence.

Lise Gaboury-Diallo s’est également longtemps impliquée dans le festival de littérature Thin Air/Livres en fête, aujourd’hui Plume Winnipeg, ainsi qu’au conseil d’administration des Éditions du Blé, entre autres.

« J’ai toujours été passionnée par la langue française, la littérature et l’expression artistique, peu importe que ce soit par la musique, la littérature, la poésie, le roman ou même les arts visuels. Je suis passionnée par ces façons qu’on a de pouvoir communiquer nos sentiments, nos émotions, et je crois que cet insigne d’Officier de l’Ordre de Palmes académiques le démontre bien », conclut Lise Gaboury-Diallo.