Le 26 août, le CCFM accueillera une projection spéciale et la remise des prix du 48-Hour Film Festival, un évènement qui célèbre la créativité cinématographique en un temps record. Ce festival fait suite à une première présentation au Festival International de Film de Gimli (FIFG) en juillet.
Tout a commencé le vendredi 27 juin, lorsque des cinéastes et passionnés de cinéma ont relevé le défi de créer un court métrage en seulement 48 heures.
James McLellan, président du conseil d’administration du 48-Hour Film Festival, nous en dit plus sur cette initiative estivale qui unit la communauté autour de l’amour du cinéma.
Cinéaste et professeur de cinéma à l’école secondaire immersion Oak Park, James McLellan, explique que son implication dans le festival – qui faisait alors partie du Winnipeg Film Group – a commencé grâce à ses élèves.
« J’avais des étudiants qui participaient à l’évènement et connaissaient Ben Williams, fondateur du 48-Hour Film Festival. Ben m’a contacté et m’a fait part de son idée de créer un festival distinct du groupe cinématographique Winnipeg Film group, et j’ai immédiatement accepté. J’ai trouvé que ce défi de 48 heures était tellement bien pour le développement des étudiants en tant que jeunes créateurs de films. »
C’était lors de son parcours au secondaire que Adam Yarish, l’ancien étudiant de James McLellan dans le programme immersion à Oak Park, a aussi découvert le 48.

« J’ai entendu parler du festival pour la première fois en 2017 par une amie à l’école qui cherchait des gens pour se joindre à son équipe. J’ai vraiment apprécié cette expérience, après quoi j’ai commencé à créer ma propre équipe et à diriger mes propres projets pour la compétition. »
Le cinéaste de 23 ans a participé au festival de cette année.
Son film Blowout Sale est nommé dans les catégories Meilleur film, Meilleur réalisateur et Meilleur acteur de soutien, dont les prix seront remis le soir du 26 août au CCFM.
Un défi pour former des cinéastes
« Le processus commence en avril. Les participants s’inscrivent au festival et forment des équipes de 5 à 10 personnes », explique James McLellan.
« Au mois de mai, nous organisons une soirée sociale pour que les équipes rencontrent des musiciens, acteurs, cinéastes qui pourraient aider à produire leur film. En juin, c’est làqu’a lieu le défi du 48. Le jour du défi, normalement un vendredi, nous publions une clé à 18 h qui contient des règles pour tous les films, soit des thématiques ou techniques à incorporer dans les courts métrages que les équipes doivent rendre le dimanche soir. »
James McLellan explique que le défi encourage les jeunes cinéastes à exploiter leur potentiel créatif, et qu’il n’est pas si facile de créer un film sous une telle pression.
« Parfois les équipes n’ont pas l’occasion de compléter leur film à cause de la limite de temps », explique-t-il.
Mais malgré cela, le cinéaste ne voit pas la contrainte de temps comme un désavantage.
« Réaliser un film est un processus très complexe. En se limitant à deux jours, il est plus facile de constituer une équipe et de finaliser un film qui dégage une qualité authentique. »
Il ajoute que les outils que possèdent maintenant les artistes permettent d’obtenir un produit final « excellent, même en un temps aussi court. »
De son expérience personnelle en tant que participant, Adam Yarish est du même avis.
« Je pense que le 48 a joué un rôle déterminant dans mon développement en tant que cinéaste. C’est vraiment très motivant de terminer quelque chose sans se tracasser pour chaque petit détail. C’est dans tous les domaines de la production, mais surtout dans le montage, que je pense être le plus perfectionniste. Il y a certains projets que je n’ai jamais complètement terminés parce que je passe tellement de temps sur le montage que les projets perdent en élan. J’apprécie donc vraiment le fait que cela ne permette pas de procrastiner! »
Il souligne que le 48-Hour Film Festival permet aux jeunes cinéastes de développer les compétences essentielles pour travailler dans le monde du cinéma.
« La compétition du 48 est également très utile pour développer ses compétences en matière de résolution de problèmes. »
Adam Yarish élabore : « Tous ceux qui travaillent dans l’industrie cinématographique vous diront que ce métier consiste à 50 % en résolution de problèmes et à 50 % en réalisation de films. Il y a toujours des imprévus et des situations auxquelles il faut s’adapter, en particulier quand il s’agit des productions à petit budget.
Le 48-Hour Film Festival vous lance dans un projet avec très peu de préparation, car il y a peu de temps pour l’écriture et le tournage. Il faut donc prendre plusieurs décisions sur le moment. C’est un excellent exercice pour développer ces habiletés sous pression et aiguiser l’instinct. »
Nouer des liens
Le 48-Hour Film Festival n’est pas seulement une question de défi.
« Le 48 est une excellente occasion de se faire connaître, de nouer des contacts et de rencontrer des gens », témoigne Adam.
« J’ai probablement rencontré la plupart de mes amis et connaissances dans l’industrie du cinéma grâce à ce festival, car c’était ma première expérience de réseautage et de rencontre avec d’autres cinéastes. Il peut être assez difficile de rencontrer d’autres personnes dans l’industrie cinématographique, car je pense que ce type de travail attire beaucoup d’introvertis, moi y compris. Ce genre d’évènement, où tout le monde a vécu la même expérience et où l’on célèbre le travail des uns et des autres et avec la communauté est très inspirant. »