Brian Nguyen est arrivé au Manitoba en 2021 pour y étudier. Vietnamien d’origine, ce jeune homme, qui parle quatre langues, s’investit aujourd’hui avec passion auprès de la communauté francophone.

Si Nhat (Brian) Nguyen est au comptoir du Café Postal sur le Boulevard Provencher. On est en fin de semaine, au début du mois d’avril, et le soleil se montre enfin un peu.

Un grand café crème et un large sourire à emporter, s’il vous plaît, de l’autre côté de la rue, à la Maison des artistes visuels francophones (MDA).

Brian Nguyen y travaille, à temps partiel, depuis son arrivée à Winnipeg, en 2021.

En prenant le bus un jour, il passe devant l’ancien hôtel de ville et son jardin de sculpture. Instinctivement, il est sorti à l’arrêt suivant.

« J’ai décidé de me balader dans le quartier, je trouvais ça tellement beau que ça m’a attiré. »

Étudiant au doctorat en science des aliments à l’Université du Manitoba et assistant de galerie à la MDA.

Il faut dire que le Winnipegois d’adoption est lui-même féru d’art, en particulier de photographie.

Il a d’ailleurs remporté le concours photo organisé par la Faculté d’agriculture et de science des aliments de l’Université du Manitoba en 2021.

À la MDA, il donne parfois des visites, en français, aux visiteurs.

Alors pour en arriver sur le Boulevard Provencher, Brian Nguyen a dû quitter son Vietnam natal et la ville de Phan Thiet, où il est né. C’est une envie de « s’exiler », (dit-il en riant) qui l’a poussé à traverser l’océan.

Depuis son arrivée ici, Brian Nguyen s’investit autant que faire se peut auprès de la communauté francophone.

Il travaille à la MDA certes, mais ce n’est pas tout.

« J’aide où je peux, j’aide à organiser l’espace lors de la tenue d’évènement, je sers des boissons, ça me permet d’échanger avec les gens et les gens de la communauté, on les recroise souvent. »

Et c’est comme ça que l’on crée des liens. Brian Nguyen le dit lui-même, les rencontres l’animent, et elles jouent aussi un rôle essentiel dans sa vie.

« Je sais qu’être impliqué dans la communauté est vraiment important pour moi, pour mon bien-être et ma santé mentale. »

Alors qu’il vivait à Vancouver l’année précédant son arrivée, il confie avoir côtoyé la solitude d’un peu trop près.

Le français

Le jeune homme parle couramment quatre langues. Le vietnamien bien sûr, l’anglais, le chinois et le français.

Un amour des langues indéniable, en particulier pour la langue de Molière dans laquelle il berce depuis petit.

« Ma mère est francophile, elle a appris la langue toute seule. Elle écoute beaucoup de Françoise Hardy, du Sylvie Vartan. Mon amour des langues me vient d’elle. »

S’il finit par apprendre le français un peu sur le tard, « à l’âge de 20 ans », il maîtrise aujourd’hui la langue parfaitement.

« Au début, j’avais du mal à comprendre les accents et j’avais peur de répondre au téléphone, admet-il. Mais j’avais vraiment envie de m’immerger dans la langue et avec le temps c’est allé de mieux en mieux. »

Si bien, que Brian Nguyen enseigne aujourd’hui le français à des étudiants chinois au CGH College Winnipeg.
Être polyglotte est une force, et il le dit lui-même, les langues sont importantes pour l’intégration.

Elles jouent aussi un rôle tout particulier dans la vie de l’étudiant.

« J’ai grandi à l’intersection de plusieurs cultures, sinophone, francophone, vietnamienne. Les langues sont des atouts pour moi, elles me permettent de vivre pleinement mon identité pluriculturelle. Elles m’aident aussi à mieux comprendre l’histoire de mon pays à travers des récits en langues étrangères. Parce que l’histoire du Vietnam se mêle à celui de la Chine et de la France. »

Au mois d’octobre 2025, Brian Nguyen finira ses études post-secondaires, et il le dit haut et fort, il a bien l’intention de rester au Manitoba encore quelque temps.