Le 7 septembre, Josée Levesque s’en va courir tout autour du périmètre de Winnipeg. Un défi pour lever des fonds au profit de l’Association canadienne de la santé mentale. Un sujet qui la touche particulièrement.
Elle s’y prépare depuis déjà des semaines. Elle y pense depuis longtemps. Ce 7 septembre, à partir de cinq heures du matin, la Franco-Manitobaine entamera une course longue d’environ 90 kilomètres tout autour du périmètre.
« À date, la longueur la plus longue que j’ai courue, c’est 55 kilomètres. Il est prévu que je fasse un 65 kilomètres ces derniers jours. Mais, c’est comme ça que s’est passé ma préparation : chaque jour un peu plus. Ça a été comme une job à temps partiel! Il fallait aussi que je fasse attention à la nutrition, au repos et au temps de récupération. Je m’y prépare depuis six mois, ça sera un défi aussi physique que mental », note Josée Levesque.
Même si elle est sportive dans la vie, c’est la première fois que Josée Levesque se lance un tel défi. Mais là, ce n’est pas une question de performance, mais plutôt une cause humaine qui la fait avancer.
Josée Levesque s’est lancée dans cette aventure pour honorer la mémoire de son cousin Frank, et son ami Marc. Tous les deux sont décédés en 2020 et étaient en proie à des problèmes de santé mentale.
« C’était deux personnes qui étaient incroyablement importantes et que j’ai profondément aimées. Ils ont eu un gros impact sur moi, et je sens leur absence à chaque jour. Ça a été triste d’observer qu’ils n’ont pas vu la façon dont on les voyait. C’est une façon de porter leur mémoire un peu plus loin, et de mettre en lumière le sujet de la santé mentale des hommes. Un sujet qui, selon moi, n’a pas autant l’attention qu’il mérite. »
Par pudeur et en respect à leur propre parcours, Josée Levesque ne donnera pas plus de détails sur la vie de Frank et Marc.
Josée Levesque en dit plus sur la santé mentale, spécifiquement celle des hommes.
« Souvent, les hommes, on leur dit d’être fort. Donc, ils vont garder ça pour eux-mêmes. Je veux donc donner une plateforme pour en parler et dire : c’est normal. Et ça ne veut pas dire qu’ils sont moins forts, c’est correct d’être vulnérable. Au contraire, parler de ce dont on a besoin rend une personne plus forte. »
Pour l’occasion, elle a lancé une page GoFundMe de financement participatif pour l’aider à récolter 10 000 $ pour cette cause. À l’heure d’écrire ces lignes, Josée Levesque avait obtenu près de 4 500 $.
« Ça fait des années que je cherche des façons d’aider, et puis j’ai pensé à faire quelque chose comme ça. Même si ça peut aider même une personne à parler ou à donner envie à quelqu’un de demander de l’aide, ça sera une réussite. », souligne Josée Levesque.
Josée Levesque, qui a fait son secondaire au Centre scolaire Léo-Rémillard, a elle aussi, à un point, expérimenté des difficultés avec sa propre santé mentale.
« Oui, j’ai eu mes soucis, moi aussi. Et, à chaque jour, je travaille dessus. Je veux dire que la guérison est possible. Même si ça semble loin, même si ça prend des mois, chaque pas, chaque décision pour avancer, ça permet d’arriver à un point où l’on est ok. Et puis là, il faut pouvoir continuer assez pour voir qu’il est possible de s’en sortir. Être capable de dire je suis ici, et changer toute mon énergie en affaire positive, j’en suis pas mal fière. »
Pour suivre l’évènement du 7 septembre, Josée Levesque a prévu de diffuser en direct sa course sur ses réseaux sociaux. Quant à la page GoFundMe, elle sera ouverte jusqu’au 8 septembre.
« L’argent est une affaire importante », dit la sportive de 28 ans, mais le plus important, c’est cette grande cause pour laquelle elle veut « faire une différence. »