C’est ce qui a été annoncé par le premier ministre Wab Kinew et la ministre de l’Éducation et de l’Apprentissage de la petite enfance, Tracy Schmidt, au début de l’été.
Le programme pilote pluriannuel permettra d’envoyer des élèves du secondaire jusque sur les plages de Normandie, en France ou encore dans les plaines de Flandre pour y visiter les champs de bataille historiques des Première et Seconde Guerres mondiales ainsi que des musées dédiés à ces évènements charnières de l’histoire moderne.
Pour l’heure, seulement trois divisions scolaires ont été sélectionnées pour faire partie du programme. La Winnipeg School Division, la Brandon School Division et la Frontier School Division.
Trois divisions, pour quatre écoles et un total de 25 élèves et accompagnateurs, devront sortir leurs passeports au mois de novembre 2025, pour ce voyage éducatif.
Les écoles concernées sont le Collège Churchill High School, Crocus Plains Regional Secondary School, Helen Betty Osborne Ininiw Education Resource Centre et Sisler High School.
Dans son communiqué, la Province indiquait que 200 000 $ avaient été injectés pour financer la première année du programme en précisant que « des plans sont en cours pour élargir l’initiative à d’autres écoles ».
Pour Matt Henderson, directeur général de la Winnipeg School Division, ce type de voyage porte des avantages certains en matière d’enseignement.
« Visiter ce site historique c’est donner vie à l’histoire. Aucun manuel scolaire ne peut offrir ce type d’expérience. Cela approfondit la compréhension qu’ont les élèves des sacrifices et de l’impact mondial de ces guerres. »
Pour le directeur, ça ne fait aucun doute que cette expérience, qu’il qualifie « d’immersive », viendra renforcer le programme d’études et les apprentissages en classe.
Dans le cas des écoles d’immersion, ces voyages-là peuvent également s’inscrire dans une démarche de renforcement de l’apprentissage linguistique.
C’est effectivement une occasion pour les élèves de vivre et se plonger dans la langue et la culture française. Matt Henderson acquiesce. « Absolument! Cela renforce notre engagement envers le bilinguisme et permet aux élèves d’apprécier les paysages culturels variés qui font partie intégrante de l’identité et de l’histoire du Canada. »
Côté DSFM
Bien qu’elle n’ait pas encore été approchée pour rejoindre ce programme pilote, la Division scolaire franco-manitobaine reconnaît immédiatement la valeur de ce genre de voyage scolaire. Son directeur général adjoint par intérim, Luc Brémault, indique avoir lui-même eu l’occasion d’emmener des élèves sur la plage de Juno, l’une des plages principales du débarquement allié.
« Je comprends l’immense valeur pédagogique et éducative de pouvoir accompagner les élèves là-bas. Ça leur permet de comprendre l’ampleur de ce qui a été accompli pour libérer l’Europe du régime nazi, c’est vraiment enrichissant. »
Alors si la Province venait à jouer un rôle actif dans le financement de tels voyages, la DSFM « s’y pencherait ».
Aujourd’hui, les voyages internationaux existent au sein de la DSFM, mais leur mise en place n’est pas nécessairement facile.
Les projets sont initiés au sein des écoles, généralement par les enseignants. « Les écoles se regroupent parfois derrière un projet commun », indique Luc Brémault. La demande passe ensuite par les deux paliers de directions et est étudiée méticuleusement, car il y a beaucoup de choses à prendre en compte.
« Un voyage à l’international, ça comprend des nuitées, une évaluation des risques, car la sécurité des élèves est une priorité. Autre point important : c’est l’équité. Nous souhaitons nous assurer que tout élève souhaitant participer puisse le faire, et ce, malgré les coûts. »
Pour l’heure, le financement de ces voyages, en tout cas au sein de la DSFM, se fait au niveau local.
« Les voyages sont payés par les parents. Dans la majorité des cas, des levées de fonds sont organisées, justement pour permettre à tous ceux qui le veulent d’y aller. »
En cela, un programme dédié, financé par le gouvernement, permettrait de renforcer cette notion d’égalité d’accès.