Avec des informations de Hugo BEAUCAMP et Anaïs NZELOMONA.

Emplois, services gouvernementaux, éducation, immigration, contexte politique, beaucoup de sujets ont été évoqués lors de cette nouvelle séance de discussion autour du projet du gouvernement de faire du Manitoba une province véritablement bilingue.

Un peu plus d’une trentaine de personnes étaient présentes et ont partagé leur vision du bilinguisme au Manitoba.

Plusieurs points ont été relevés par l’assemblée : le manque d’emplois francophones hors des institutions dédiées, l’insécurité linguistique, l’importance de connaître l’histoire du Manitoba, la difficulté à trouver des activités en français pour les enfants ou encore le besoin d’attirer et de retenir les nouveaux arrivants francophones.

Mais surtout, à l’unanimité, le bilinguisme est perçu comme une richesse et une opportunité.

Le bilinguisme, une richesse

Après la rencontre certaines personnes ont partagé avec La Liberté leurs opinions et expériences.

Oumou Kalsoum Niang, étudiante à l’Université de Saint-Boniface, est arrivée en 2023 au Manitoba. Elle ne maitrisait que le français comme langue officielle et confie qu’il était difficile de trouver un emploi. Le fait qu’elle parle français n’était pas assez valorisé selon elle.

« Apparemment non, ça n’avait pas trop d’importance. Pour les employeurs, c’était juste l’anglais qui était vraiment privilégié. »

Guy Jourdain, avocat, a aussi partagé ses réflexions personnelles sur ce dossier. Selon lui, il est important que le bilinguisme puisse se manifester de plusieurs façons dans la vie quotidienne.

« C’est qu’il faut un écosystème ou un environnement dans lequel les gens se sentent à l’aise de fonctionner, d’évoluer en français. Puis ça, ça se manifeste de toutes sortes de façons par les services gouvernementaux, bien sûr, mais par un appui à toutes sortes d’initiatives qui sont lancées par la communauté francophone. »

Malgré un contexte politique favorable, avec notamment un premier ministre francophone, certaines personnes ont pu s’inquiéter que tout ce processus n’aboutisse pas sur des recommandations tangibles que l’on peut appliquer dans la vie de tous les jours.

« Ce qui est ressorti des discussions, c’est que ça prend d’abord et avant toutes des solutions concrètes sur le terrain, et ensuite l’on peut travailler sur d’autres fronts, comme peut-être l’amélioration de la loi », souligne Guy Jourdain.

L’attente de solutions concrètes

Robert Loiselle, député provincial de Saint-Boniface, se veut rassurant. Il rappelle d’abord les avancées historiques réalisées par la francophonie manitobaine pour se retrouver là où elle est désormais. Pour le député, ça prend un plan global pour se rendre aux objectifs du gouvernement provincial.

« On a besoin de toutes les facettes de la francophonie », lance Robert Loiselle.

« Si je regarde au niveau national, en ce moment, M. Carney dit que nous sommes à court de 13 000 soldats. Ça va nous prendre des soldats bilingues. Il y en a là-dedans qui vont devoir aussi être bilingues. Où est-ce qu’on va les trouver? On parle de services en français. Où est-ce qu’on va trouver ces gens-là pour remplir tous ces services-là?

« Je crois qu’on a les diplômés. Je crois qu’on a les jeunes d’immersion, les jeunes francophones, les jeunes de la GRC pour remplir ces postes-là. Il faut être stratégique. Puis en écoutant, comme on l’a fait ce soir, où sont les gens, à quoi ils pensent, ce qu’ils veulent, ça va nous permettre, comme gouvernement, d’être stratégiques. Et d’avancer avec des appuis aux bons endroits. »

Si vous souhaitez partager sur ce sujet, il est encore possible de répondre à un sondage jusqu’au 31 octobre 2025.

Par ailleurs, d’autres consultations sont prévues. En ligne et en anglais, ce 21 octobre de 17 heures à 19h, en personne, en français : jeudi 23 octobre 2025 de 16 heures 30 à 18 h 30 au Centre de services bilingues de Notre-Dame-de-Lourdes (51, rue Rogers) et enfin en ligne en français, le mardi 28 octobre 2025 de 17 heures à 19 heures.