Soutenu par les gouvernements fédéral et municipal, « La Cour » illustre une nouvelle manière de bâtir : en alliant développement urbain, inclusion et souveraineté économique autochtone.

Au 366, en haut de l’avenue Marion, l’immeuble résidentiel « La Cour » commence à prendre forme. Le projet résidentiel résulte de la collaboration entre Freedhome Developments Ltée et la Nation crie d’Opaskwayak.

L’immeuble de six étages devrait offrir 127 logements dont les loyers prévus seront mixtes et 57 unités quant à elles seront « très abordables ».

C’est le terme qui est revenu à plusieurs reprises lors d’une conférence de presse organisée ce vendredi 17 octobre sur le site de construction.

Quant à savoir ce que cela signifie en termes de loyer, Jonathan Freed, président de Freedhome, indique que pour les unités comportant une chambre, les loyers graviteront autour des 800 $, puis autour des 1 000 $ pour les appartements de deux chambres.

« Nous serons bien en dessous des prix du marché », assure-t-il.

Ce projet, dont le coût total s’élève à 38 millions de $, a « bénéficié d’un important soutien financier de la part de la Société canadienne d’hypothèques et de logement, ainsi que de la Ville de Winnipeg », explique Jonathan Freed.

La Ville de Winnipeg a notamment contribué à travers le programme d’incitations en matière de patrimoine et développement économique.

De son côté, le gouvernement fédéral a lui aussi contribué via des fonds issus de la Stratégie nationale sur le logement du Canada à hauteur de 35,2 millions $. Le projet est d’envergure, et il est dirigé par une Première Nation.

Alors qu’elle vise à élargir l’offre de loyers abordables dans un Manitoba en pleine crise du logement, l’initiative s’inscrit également dans une démarche de réconciliation économique.

Ginette Lavack, députée fédérale de Saint-Boniface–Saint-Vital et en tant que secrétaire parlementaire de la ministre des Services aux Autochtones, souligne que la construction de logements abordables est une étape importante vers la réconciliation économique.

Ginette Lavack, secrétaire parlementaire de la ministre des Services aux Autochtones et députée de Saint-Boniface–Saint-Vital.
Ginette Lavack, secrétaire parlementaire de la ministre des Services aux Autochtones et députée de Saint-Boniface–Saint-Vital. (photo : Alicia Régnier)

« Il est important pour le gouvernement fédéral d’être en discussion continue avec les communautés. De trouver les organismes et les entreprises qui souhaitent aider à les développer. Lorsque l’on voit une occasion comme celle-ci, on trouve les moyens, on a les programmes pour les financer et faire avancer les choses. La crise du logement en est une importante, mais un pas à la fois, nous allons changer la donne. »

Pour le chef de la Nation crie d’Opaskwayak, Michael Constant, là aussi aucun doute. Cette collaboration et la concrétisation de ce projet immobilier représentent un grand pas vers la souveraineté économique et la réconciliation sur le territoire du Traité numéro 1.

« Planifier et positionner nos initiatives dans le monde économique actuel est quelque chose de très important. Ces relations sont essentielles, justement, pour définir ce positionnement. Il est crucial que nous puissions honorer ces relations dans des projets de développement comme celui-ci. »

À propos de la collaboration avec Freedhome, le chef Michael Constant parle d’un processus qui s’est renforcé sur une longue période et « qui a été planifié pour répondre aux besoins de nos membres qui vivent en ville ».

Jonathan Freed, lui, pointe du doigt une vision commune et « un même désir d’offrir des habitations de qualités et durables à la population du centre-ville ».

Il est aussi symbolique pour les membres de la nation d’Opaskwayak de s’implanter au cœur de Saint-Boniface.

Comme le fait valoir Michael Constant : « Nous appelons désormais Winnipeg notre foyer. »

Le chef indique d’ailleurs qu’il entend poursuivre le travail de développement et explorer d’autres collaborations à l’avenir, « afin que nous puissions, non seulement créer des occasions et de l’emploi, mais aussi répondre aux besoins de notre population en matière de logement ».

Le rez-de-chaussée de l’immeuble devrait également accueillir des services de soutien aux résidents.

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