Présente sur la Colline du Parlement ces derniers jours pour les Journées de représentation des intérêts, la Fédération canadienne des municipalités (FCM) présente notamment ses priorités en vue du Budget fédéral 2025, qui sera dévoilé le 4 novembre.
Parmi elle, l’on retrouve le besoin d’infrastructures essentielles. La FCM tenait une conférence de presse sur ce sujet ce jeudi.
L’organisme a fait passer le message suivant : sans infrastructures municipales durables, il sera difficile pour le gouvernement d’atteindre ses objectifs de construction de logements abordables ou de réalisation de ses grands projets d’intérêt national.
Renforcer le pays
« Comment bâtir des maisons, transporter des marchandises ou maintenir la compétitivité du Canada sans infrastructures durables partout au pays?
« Tous les conteneurs de transport passent par des routes municipales pour être expédiés ou livrés. Chaque nouveau logement a besoin d’accès à l’eau potable, aux services d’urgence ainsi qu’aux transports en commun. C’est simple, sans investissements importants dans les infrastructures locales, nos efforts pour renforcer le pays pourraient s’enliser avant même de commencer », a souligné Rebecca Bligh, présidente de la FCM.
La FCM a rappelé certains chiffres. Les gouvernements municipaux possèdent plus de 60 % des infrastructures publiques de base au pays, dont des routes, des ponts, des systèmes d’eau et des réseaux de transport collectif. Toutefois, ils ne reçoivent que de 8 à 10 cents de chaque dollar d’impôt. À l’échelle nationale, les infrastructures accusent un déficit estimé à 270 milliards $, selon des données de l’organisme.
Kathy Valentino, conseillère municipale de Thompson, au Manitoba, et présidente de l’Association des municipalités du Manitoba (AMM), a également partagé son regard sur la situation.
« La croissance économique de notre pays passe par les régions rurales du Canada. Malheureusement, il faut dire que le Canada est freiné parce que nos petites collectivités manquent de soutien. L’insuffisance des voies de transport et des infrastructures impose un lourd fardeau financier aux collectivités rurales. Ce n’est pas ainsi que l’on bâtit un Canada plus fort », a-t-elle commenté.
Du soutien aussi pour les plus petites collectivités
La représentante de Thompson donne l’exemple de la ville de Churchill, qui fait régulièrement les manchettes pour l’idée de la modernisation de son port.
« Churchill est parfaitement positionnée pour jouer un rôle majeur dans le programme de développement national du gouvernement. Cependant, il n’y a qu’une seule autoroute qui mène à Thompson et une seule voie ferrée qui dessert le port.
« L’accès des personnes, des biens et des services est très limité. Si nous voulons vraiment voir grand, nous avons besoin d’infrastructures rurales solides pour y parvenir. »
Pour améliorer la situation, la FCM demande notamment que le Fonds pour le développement des collectivités du Canada soit doublé, en l’indexant au PIB et en s’assurant que les provinces et les territoires y contribuent de manière équivalente. L’on peut noter également la création d’un successeur au programme Investir dans le Canada de 33 milliards $, dont la fin est prévue en 2028.


