Pendant la période mouvementée des fêtes, il est bon de prendre conscience du nombre de virus qui circulent et qui peuvent facilement se transmettre à la famille et aux proches. Selon le microbiologiste Philippe Lagacé-Wiens, trois types de virus sont responsables de la plupart des cas de maladie  cette année.

« La grippe, c’est vraiment le numéro un, dit-il. Elle arrive régulièrement au Manitoba chaque année entre décembre et janvier. »

Plus précisément, les experts parlent de la grippe A, l’une des souches les plus courantes. Ce virus est celui qui provoque les symptômes et les complications les plus graves, en particulier chez les populations les plus vulnérables comme les jeunes enfants, les personnes âgées et les personnes qui ont des systèmes immunitaires compromis. 

Un autre virus important qui apparaît pendant les fêtes est le virus respiratoire syncytial. « C’est principalement une maladie qui affecte les enfants de moins de 5 ans et les personnes âgées », précise Philippe Lagacé-Wiens.

Et n’oublions pas la COVID-19, qui revient encore par vagues, notamment à l’automne dernier. 

Parmi les autres virus à surveiller, les experts constatent de nombreux cas de grippe B, de métapneumovirus, de rougeole et de coqueluche. 

Les complications

Selon Philippe Lagacé-Wiens, ces virus peuvent causer bien des ennuis. La complication la plus grave observée à la suite des trois principaux virus est la pneumonie virale, qui est particulièrement dangereuse chez les individus dont la santé est plus vulnérable. 

« Les pneumonies virales entraînent souvent une hospitalisation, un besoin d’oxygène et un besoin de soins intensifs. »

La pneumonie bactérienne, la pharyngite et le streptocoque ne sont pas rares non plus après une grippe. 

« Le virus endommage les voies respiratoires et prédispose les gens à avoir des infections beaucoup plus sévères et potentiellement mortelles. »

Le froid et la transmission

Philippe Lagacé-Wiens démystifie d’ailleurs aussi un mythe largement répandu : si les températures froides en elles-mêmes ne nous rendent pas plus susceptibles de tomber malades, les circonstances liées à l’hiver, elles, le font.

« On se retrouve beaucoup plus à l’intérieur, explique-t-il. Il y a beaucoup moins de ventilation, d’échanges d’air. On est beaucoup plus rapprochés, donc on transmet les virus de façon plus intensive. »

Il mentionne également que, comme les rayons ultraviolets du soleil ont un effet stérilisateur et peuvent tuer les virus et les bactéries, les mois d’hiver plus sombres bénéficient moins de cet effet et permettent aux maladies de mieux se propager.

Mesures préventives

Philippe Lagacé-Wiens affirme que l’un des meilleurs moyens de se protéger cet hiver est de se faire vacciner contre les maladies les plus courantes.

« La bonne nouvelle, c’est que la vaccination contre la COVID et contre la grippe va également réduire les complications et la gravité de l’infection », ajoute-t-il.

Les vaccins contre la grippe contiennent également plusieurs souches du virus, ce qui signifie qu’ils pourraient protéger les personnes qui les reçoivent contre une infection, par exemple lors d’une nouvelle vague du virus qui arrivera plus tard dans la saison. Il recommande la vaccination à tout le monde, mais surtout aux personnes enceintes, aux systèmes immunitaires compromis, ainsi qu’aux jeunes enfants et aux personnes âgées. 

D’autres mesures préventives peuvent être prises. Comme on l’a observé pendant la pandémie, le port d’un masque s’est avéré efficace pour limiter la propagation de la grippe pendant près de deux ans.

Le docteur Lagacé-Wiens recommande également aux personnes activement malades de faire du télétravail, de porter un masque et de limiter leur temps passé dans la communauté afin d’éviter de propager l’infection à d’autres personnes.