C’est en pleine période de transition que Marie Berckvens a réussi à prendre de son temps pour revenir sur cette nouvelle importante. Avec l’aide de Vanessa Gaillard, encore directrice pour quelques jours, Marie Berckvens découvre son nouveau métier. « Ça se passe bien, il y a beaucoup de choses à apprendre. Je pense notamment à la comptabilité qui représente une part importante. Pour le reste, j’ai déjà vu tout le processus pour un livre. De sa création, à la relecture, la correction, la mise en page jusqu’à sa publication. On pense que ça va très vite, mais en étant désormais en coulisses, il est dur de s’imaginer tout le travail derrière chaque livre. » 

D’origine belge, Marie Berckvens a notamment étudié le droit, le journalisme et la communication. Elle rappelle comment elle a décidé d’appliquer pour le poste de directrice des Éditions du Blé, une entreprise qu’elle connais-sait déjà bien. « Je travaillais déjà avec les Éditions depuis le mois d’avril par ma société de communications. On s’occupait des réseaux sociaux en faisant des vidéos avec les auteurs et l’infolettre. C’était déjà un bon pied dedans. Au départ, j’avais appliqué pour un autre poste, celui d’agent de développement littéraire. Mais quelques jours avant d’appliquer, Vanessa Gaillard m’annonce qu’elle va quitter. » 

Marie Berckvens passe tout de même l’entretien avec le conseil d’administration et Vanessa Gaillard pour le poste d’agent de développement littéraire. À la fin de cette rencontre, elle explique être aussi intéressée par le poste de directrice. « J’ai donc réappliqué officiellement pour le poste de directrice. J’ai à nouveau rencontré le CA et tout s’est bien passé. » 

L’ancienne journaliste explique par ailleurs que le poste d’agent de développement littéraire sera de nouveau prochainement à pourvoir. Marie Berckvens évacue aussi tout risque de conflit d’intérêts avec sa société de communications. « Oui, évidemment, et ça a été vu avec le CA, on ne travaillera plus avec cette entreprise. C’est ma partenaire qui reprendra totalement les responsabilités de cette société. » 

Cap sur le 50e 

En plus de la comptabilité et du recrutement, Marie Berckvens a aussi un autre gros dossier sur sa table : le 50e des Éditions du Blé qui sera célébré en 2024. Marie Berckvens sait l’importance de cet évènement et espère que tout sera mis en place rapidement. « Il y a bien sûr encore beaucoup de choses à préparer. Il y a évidemment plusieurs ouvrages qui sortiront à ce moment-là. On pensait à l’idée d’un colloque, on verra si ça peut se faire. Ça dépendra du financement, mais j’ai aussi le souhait de refaire ou au moins rafraîchir notre site web. » 

Marie Berckvens détaille aussi sa future approche. Après avoir maîtrisé la partie financière qui n’est pas tou-jours la plus amusante, elle espère que sa créativité soit un vrai atout pour cette nouvelle fonction. « C’est une partie qui me parle beaucoup. J’aime la création derrière une couverture de livre notamment, ça m’inspire pour savoir ce qu’on va mettre en avant. L’éditeur a ses idées, l’auteur aussi, j’ai hâte d’avoir ces échanges. » 

Moderniser la marque 

D’un point de vue plus général, Marie Berckvens a le souhait de faire connaître les Éditions du Blé à un plus large public en s’ouvrant à de nouvelles façons de consommer la lecture. Si la maison d’édition a déjà prévu toutes ses sorties pour l’année 2023, il est possible que des livres sous format audio viennent garnir les rangs des prochaines sorties. « Je ne sais pas encore si c’est réalisable, mais désormais beaucoup de maisons d’édition se sont lancées dans le livre audio. En termes d’accessibilité, je trouve ça très positif. C’est aussi une autre manière d’aborder la langue française. L’objet livre peut rester intimidant et le fait de l’écouter, ça peut être une bonne alternative. » 

Dans le détail, Marie Berckvens ne sait pas encore quelle forme cela prendra et reste ouverte à plusieurs options. « Ça aurait des avantages que le livre soit lu par l’auteur ou l’autrice, mais pour certains ouvrages, avec plusieurs personnages par exemple, on pourrait imaginer avoir des acteurs. » 

Marie Berckvens aimerait aussi trouver de nouveaux auteurs dans l’Ouest et le Nord. Elle pense à des partenariats avec les écoles, regarde beaucoup les concours de jeunes auteurs et les cercles d’auteurs. « Je suis sûre qu’il y a un beau terreau d’auteurs. J’imagine qu’il y a de la pudeur chez certains d’entre eux ou la peur d’être jugé. Les Éditions du Blé ont parfois aussi un déficit de publicité. Ça sera important de leur montrer qu’on est là et prêt à les aider. »