Peut-on, malgré les relents de guerre et de corruption, dire que l’Afrique est sur le chemin de la prospérité économique en ce début de siècle? La réponse ne saurait être que positive, car, encore handicapés par leurs déficits démocratiques des dix dernières années, la majeure partie des pays africains ont su, tout de même, assainir leurs économies, privatiser leurs entreprises et réduire les déficits pour une meilleure redistribution sociale de la richesse nationale.
L’Afrique du 21e est promise à un développement économique et social vertigineux. Selon le Fond monétaire international, entre 2000 et 2008, le continent a connu un taux de croissance moyen de 5,1 %. Les investisseurs ont, de ce fait, redécouvert le chemin de l’Afrique, ce continent qui fut délaissé au profit de l’Amérique latine et de l’Asie. Les apports annuels « en capitaux des investisseurs étrangers sont passés de 9 milliards $ en 2000 à 62 milliards $ en 2008, presque aussi élevés qu’en Chine ».
Ces déclarations ci-dessous de quelques spécialistes de la finance internationale corroborent le fait que les perceptions ont commencé à changer en faveur d’un continent vibrant qui fait des clins d’œil aux investisseurs :
- «L’Afrique, c’est là où l’on obtient les meilleurs retours d’investissements.»
- « Les télécoms vivent une formidable révolution : le taux de pénétration qui de 37 % aujourd’hui devrait monter sans difficulté à 80 %.»
- « La productivité du travail qui déclinait depuis 1980, s’est remise à croître à partir de 2000 au rythme de 2,7 % l’an ».
- « S’ils ne font pas de bêtises, le Nigeria et ses 180 millions d’habitants pourraient peser plus lourd que le Canada, l’Italie ou la Corée du Sud en 2050 ».
- etc.
Mais, il faut dire que cette vision optimiste du développement du continent noir n’est possible que si l’on change de grille d’analyse. Autrement dit, il faudrait dorénavant, porter sur l’Afrique un regard qui soit en rapport avec les réalités contemporaines africaines. La vision des occidentaux comme le soulignent certains observateurs, est restée figée dans le passé, car leurs clés de lecture des sociétés africaines tirent leurs sources de l’histoire de l’esclavage et du colonialisme.
Par contre, les pays émergents, aussi désignés par l’acronyme ‘BRICs’ (Brésil Russie, Inde et Chine) ont vite compris que l’Afrique a amorcé le virage de la croissance économique et, de ce fait, saisissent les opportunités qu’offrent les marchés africains. La chine, pour ne citer que cet exemple, reste un des facteurs primordiaux du développement économique. En échange des matières africaines, les Chinois investissent dans le domaine des infrastructures qui sont toutes à construire ou reconstruire. Pour les Chinois, il s’agit plus d’une relation symbiotique caractérisée par une coopération plus juste qu’avec les Occidentaux. (Mais, ce point de vu chinois est, pour certains observateurs, très discutable).
Pour terminer, il faut ajouter que cette métamorphose de l’Afrique qui en met lumière la fin de la stagnation économique se saurait se concrétiser que si les Africains de la diaspora y croient et accordent au continent leurs soutiens indéfectibles.