Michael Ignatieff
Michael Ignatieff

Camille SÉGUY

Un « ami de la communauté francophone hors Québec » selon le candidat libéral à Saint-Boniface, Raymond Simard, le chef du Parti libéral, Michael Ignatieff, était pour la troisième fois en deux mois et demi en visite à Saint-Boniface, le 30 mars.

Il a rencontré les citoyens manitobains afin d’écouter leurs préoccupations et d’y répondre directement, dans le cadre de sa tournée électorale. La soirée prenait des tournures de forum public.

« Ce soir, je n’ai pas de script, je ne suis pas un amuseur, a déclaré Michael Ignatieff en faisant référence au discours sans questions du chef du Parti conservateur, Stephen Harper, qui était à Winnipeg la veille. Je vous laisse poser vos questions et j’y répondrai. Il faut être ouvert à la discussion et prêt à travailler avec tout le monde en démocratie, sans mensonges, même quand on est en désaccord.

« Stephen Harper mène un discours de la peur et de la division en prétendant que l’économie ne survivra pas s’il n’est pas réélu, poursuit-il. Je suis en politique pour parler d’espoir, d’optimisme, de principes et de convictions. »

Michael Ignatieff donne comme exemple d’espoir le Passeport canadien d’apprentissage, qu’il a promis le 29 mars et qui permettra aux jeunes Canadiens ayant les capacités intellectuelles mais pas financières de poursuivre des études de pouvoir le faire, ou encore l’augmentation de 700 millions $ du Supplément de revenu garanti pour assurer aux aînés une retraite dans la dignité et la sécurité.

« Être libéral, c’est aplanir le sol sous les pieds des gens, affirme-t-il. C’est leur enlever la peur et respecter autrui. Je veux de vrais espoirs pour de vraies familles. Ce sont les gens qui comptent, pas les affiches. C’est ça la vraie démocratie. »

Engagements

C’est donc sur ces mots qu’il a laissé place à la parole publique, répondant à des questions dans des domaines variés tels que la recherche – il assure que s’il est élu, il « n’aura pas peur de parier sur les chercheurs canadiens et d’investir davantage dans la recherche car c’est crucial », ou les vétérans – « On va faciliter leur accès à une formation à leur retour, et mieux aider ceux atteints de troubles de stress post-traumatique », annonce le chef libéral.

La question des infrastructures a aussi été abordée. « Nos deux priorités sont de fournir du logement abordable et un bon système de transport public, mais l’important est surtout de travailler avec chaque Ville pour savoir ce dont les habitants ont vraiment besoin, au lieu de l’imposer depuis Ottawa », répond Michael Ignatieff.

Quant à la santé, « notre objectif est d’avoir plus de santé, pas plus de services de santé, affirme-t-il. On va mettre des ressources pour améliorer la prévention et l’éducation à la santé, et développer une stratégie alimentaire nationale plus saine en partenariat avec les Provinces. On va aussi repenser notre gestion de la démence, et s’assurer que personne n’ait à choisir entre ses médicaments et un repas à cause du prix des médicaments ».

Enfin, Michael Ignatieff a salué la bataille des francophones hors Québec pour rétablir le questionnaire long du recensement, qu’il soutient, et il a rappelé que ce devrait être « une priorité fondamentale de tout gouvernement fédéral de protéger et de défendre les droits de ses minorités francophones aux Canada, en commençant dans les écoles. Je vais donc prendre des positions fortes à ce sujet, pas pour maintenir ces communautés, mais pour les faire fleurir et augmenter leurs possibilités ».

Le chef libéral a par ailleurs rendu un hommage spécial à la candidate et députée libérale sortante de Winnipeg centre-sud, Anita Neville, accusée d’être trop âgée pour le poste par la candidate conservatrice de Saint-Boniface, Shelly Glover.

« Les Canadiens n’ont pas de date d’expiration, mais les gouvernements si, conclut Michael Ignatieff. Et le gouvernement Harper, avec quatre membres accusés de fraude et un outrage au parlement, et donc à la démocratie et aux Canadiens, commence à ne plus sentir très bon. »