Denis Vielfaure
Denis Vielfaure

La communauté de Neepawa est en plein boom économique, grâce aux quelque 1 000 emplois que l’entreprise HyLife de La Broquerie aura créés, entre 2008 et 2012.

Daniel BAHUAUD

L’abattoir HyLife de Neepawa prévoit embaucher 250 nouveaux employés au printemps de 2012, une fois qu’un agrandissement se chiffrant à quelque 15 millions $ sera terminé. Ainsi, au printemps de 2012, l’entreprise, qui est déjà dotée d’environ 600 employés, pourra y abattre près de 1,5 million de porcs.

Le projet d’agrandissement de l’abattoir a par ailleurs reçu, le 13 juillet dernier, une injection de 10 millions $ du ministère fédéral de l’Agriculture, dans le cadre de son Programme d’amélioration de l’abattage.

Fondée par les familles Vielfaure et Janzen de La Broquerie, HyLife, vend de la viande dans une vingtaine de pays, notamment au Japon et à la Chine, contribuant ainsi à un chiffre d’affaires annuel de quelque 300 millions $.

L’abattoir HyLife de Neepawa abat et découpe quelque 3 650 porcs par jour. Or, lorsque HyLife a acheté de l’entreprise Springhill en février de 2008, le succès du nouveau projet n’était pas assuré.

« L’abattoir Springhill était presque une boîte vide lorsqu’on l’a acheté, raconte un des propriétaires de HyLife, Claude Vielfaure. Avec l’encouragement du conseil municipal de Neepawa, nous avons investi près de 40 millions $ pour l’agrandir et mettre à jour le système d’égouts et de traitement des eaux usées. Au début, nous comptions 318 employés qui découpaient 1 600 porcs par jour. »

« L’an prochain, grâce à un deuxième agrandissement, nous passerons de 950 000 cochons découpés par an à 1,4 million, ajoute le copropriétaire de HyLife, Denis Vielfaure. Les zones de la coupe et du refroidissement auront été agrandies, et nous aurons installé l’équipement pour permettre un travail supplémentaire.

« Il faudra également améliorer l’organisation du travail à Neepawa pour répondre à la production accrue, poursuit-il. Et nous comptons intégrer l’organisation de notre ferme d’élevage à La Broquerie et de l’abattoir à Neepawa pour que nous soyons encore plus efficaces et productifs. »

Un boom économique

Le succès de l’abattoir HyLife a fait boule de neige à Neepawa. D’emblée, la population de la communauté, qui a longtemps compté 3 200 habitants, est montée en flèche, dépassant les

4 000 habitants, soit une augmentation de 25 %. D’ici cinq ans, le conseil municipal de Neepawa prévoit que 5 000 à 6 000 personnes vivront à Neepawa.

« L’impact de HyLife est extraordinaire, affirme l’agent de développement économique de Neepawa, Rick Donaldson. Les nouveaux commerces – des restaurants, des stations services, et des magasins à rayons – n’ont pas cessé de s’installer chez nous. D’autres, comme l’épicerie Safeway, ont choisi d’agrandir leurs commerces existants pour répondre à la demande de la population grandissante. Les nouveaux résidants dépensent leur argent à Neepawa, au lieu de se rendre à Brandon.

« Il y a tout de même des défis, poursuit-il, notamment celui du logement. Le conseil de Neepawa doit soudainement encourager la construction de nouveaux immeubles et maisons. Ce n’est pas forcément évident, puisqu’il faut acquérir de nouveaux terrains et y installer les égouts, l’électricité et autres éléments d’infrastructure. »

Entre-temps, de nombreux nouveaux employés de HyLife, des Philippins surtout, doivent se contenter de sous-sols, de chambres d’hôtel et autres formes de logements temporaires.

Malgré les défis, le maire de Neepawa, Ron Forsman, estime que la situation de sa communauté est enviable. « Notre statut régional a été rehaussé, affirme-t-il. Notre aéroport est plus achalandé, grâce à HyLife. D’ici cinq ans, un nouvel hôpital sera construit sur l’autoroute numéro 16 entre Neepawa et Minnedosa. Et puis nos écoles grandiront, grâce aux jeunes familles philippines qui s’intègrent bien à la communauté.

« L’entreprise HyLife joue un rôle actif dans notre travail d’éperonner l’industrie immobilière, poursuit-il. Grâce en partie à ses efforts, une cinquantaine de nouveaux appartements seront disponibles d’ici la fin de l’année. On ne peut demander mieux. »