Madame la rédactrice,
J’aimerais partager ma réponse vis à vis l’article de William Sineux “L’intolérance s’affiche” dans l’édition de La liberté du 18 avril 2012. En premier, je trouve que William Sineux a fait un beau travail et a bien présenté la situation.

Lorsque David Alper dit que la campagne de sa classe de service social a pour but de provoquer une discussion, je me demande, quelle forme de discussion il s’attend à établir? S’ils ont l’intention d’ouvrir les portes vers une conversation ouverte avec le but de s’écouter et de parler ensemble afin de se comprendre, alors je constate qu’ils ont pris la mauvaise approche.

Lorsque nous voulons aborder un sujet avec quelqu’un qui ne partage peut-être pas notre point de vue, on essaie en tout premier de retrouver ce qui nous rejoint tous les deux pour faire descendre les défenses et mener à la possibilité d’un dialogue respectueux. Leur approche ne sert qu’à provoquer et choquer l’autre. Elle sert à diviser les gens et créer une atmosphère de “Nous contre Vous” qui ne peut que promouvoir une attitude adversaire, augmenter les tensions et même porter à la violence.

Ceux qui ont enlevé les affiches ne démontrent pas nécessairement une intolérance aux gens de tendance homosexuelle, mais plutôt une réaction au fait qu’ils ne se sentent pas respectés, eux-mêmes, par votre campagne. Si le but de cette campagne est de provoquer et de choquer, et bien alors, oui, elle a réussi. Mais je serais désolée de concevoir que votre campagne universitaire demeure à un tel niveau enfantin qui semble crier : “Regarde moi, vois ce que je fais!”

Lorsque Bintou Sacko dit qu’ils veulent faire descendre les barrières, je voudrais leur poser cette question : “Est-ce que vous, vous êtes prêts à accepter les croyances des autres ou faut-il que tous les gens pensent exactement comme vous?” Si les gens trouvent que vous voulez leur imposer vos valeurs et vos croyances, c’est certain qu’ils vont réagir fortement. Si ce que vous désirez réellement est le respect mutuel, il va falloir, en premier, respecter l’autre. Ce n’est pas la liberté d’expression qui est en jeu ici, car même des affiches de jeunes couples mixtes qui s’embrassent, tout simplement pour mettre le point, ne seraient pas appropriés dans les murs d’école. C’est une distraction qui ne porte pas de bons fruits.

Si je comprends bien, Ben Maréga ne veut pas qu’il y ait un esprit d’intolérance chez le public de l’AEUSB. De mon avis, il devrait alors encourager que les gens apprennent à bien travailler ensemble et ne pas soutenir une telle campagne qui aurait besoin encore beaucoup de travail, de développement et de réflexion avant d’être vraiment aidant pour l’ensemble de l’AEUSB.

Je respecte beaucoup, par contre, les paroles de Jonas Desrosiers. Il me semble être un homme qui vise honnêtement la paix. Cela m’encourage et me donne de l’espoir. Même si nous avions tous les deux des perspectives probablement très différentes, je me dis qu’on pourrait bien se comprendre pour pouvoir trouver le chemin par où l’amour règne et non la haine. Cela serait un but valable.

A vous la parole

Louise Fillion | Saint-Boniface (Manitoba) | Le 18 avril 2012

À vous la parole!
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L’intolérance s’affiche
William SINEUX | La Liberté | 18 avril 2012

(…) nous avons déjà commencé à travailler pour créer la meilleure atmosphère possible, pour que les personnes homosexuelles puissent vivre dans un environnement universitaire le plus agréable possible » (…)
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