Journaliste au magazine The New Yorker au regard polyvalent, et auteur de livres sur la sociologie, l’intuition et l’inconscient, Malcom Gladwell partage quelques pensées sur la réussite en attendant son arrivée en octobre prochain à Centrallia.

Malcom Gladwell (photo : Gracieuseté Malcom Gladwell)
Malcom Gladwell (photo : Gracieuseté Malcom Gladwell)

Figure de proue du journalisme nord-américain et auteur de quatre best-sellers, Malcom Gladwell sera à Winnipeg, le 10 octobre prochain, dans le cadre du forum international de gens d’affaires, Centrallia.

« J’ai hâte de m’entretenir avec les entrepreneurs de Centrallia, lance le Canadien Malcom Gladwell. Ce sera par ailleurs mon premier voyage à Winnipeg, ville que je ne connais vraiment pas. »

Étant donné le public qui l’accueillera en octobre, Malcom Gladwell partage quelques idées sur la réussite, idées qu’il a explorées à fond dans son troisième livre, Outliers. « Je ne crois pas au concept, fort américain d’ailleurs, du self-made man, déclare-t-il d’emblée de jeu. L’expression est trompeuse, et ne reflète aucunement la complexité du phénomène de la réussite. Lorsqu’un homme d’affaires réussit, il ne peut pas s’attribuer tout son succès. Du moins, sans mentir à lui-même et aux autres. Il faut être plus humble que ça, puisque la réussite a de nombreuses causes. »

Entre autres, la culture dans laquelle on naît.

« En effectuant mes recherches pour Outliers, j’ai découvert que la majorité des écrasements d’avion sont dûs aux erreurs humaines, notamment celles des pilotes et copilotes, indique-t-il. Pour être un bon pilote d’avion commercial, il faut savoir bien communiquer. Si la communication entre un pilote et son copilote est problématique, le risque d’accident est bien plus grand. Or, si le copilote est issu d’une culture très hiérarchisée, il hésitera à tout dire à son supérieur. On constate que même une activité très technique comme piloter un avion subit les avaries de la culture. La réussite aussi. »

Autres facteurs importants à la réussite : le travail ardu et la chance. « Si Les Beatles sont devenus les maîtres incontestés du rock, c’est qu’ils ont travaillé très fort sans relâche, depuis leur adolescence, fait remarquer Malcom Gladwell. En fait, les psychologues ont découvert qu’il faut environ 10 000 heures de travail pour réellement le maîtriser. Le talent, quoiqu’essentiel, a beaucoup moins à voir avec la réussite qu’on ne serait porté à le croire. «

De plus, les personnes qui ont réussi ont souvent été très chanceuses, poursuit-il. Et lorsque la Providence leur a souri, ils ont été suffisamment conscients de leur bonne fortune pour en profiter et passer à l’action, ce qui n’est pas donné à tout le monde. « La réussite est un phénomène holistique, conclut-il. Les gens d’affaires éminents se doivent d’avoir l’humilité requise pour reconnaître ce fait. »

Daniel BAHUAUD | Journaliste