La Société historique de Saint-Boniface a reçu 30 000 $ de Patrimoine canadien pour continuer son projet d’histoire orale.

La Liberté COMMUNAUTAIRE
Gilles Lesage

Commencé en 2002 à la suite d’une recommandation du Réseau communautaire qui avait identifié le patrimoine comme un secteur important, le projet d’histoire orale de la Société historique de Saint-Boniface (SHSB) pourra continuer pour une 11e année. L’organisme a obtenu un financement de 30 000 $ de Patrimoine canadien.

« Le projet d’histoire orale est né quand les représentants de différentes régions de la province, réunis dans le cadre du Réseau communautaire, ont réalisé que plusieurs personnes qui vivaient dans leurs régions respectives, et qui avaient vécu des expériences riches, risquaient de mourir, rappelle le directeur général de la SHSB, Gilles Lesage. Il était donc important d’aller recueillir ces témoignages. »

En dix ans, plus de 250 entre­vues, durant parfois plus de deux heures, ont ainsi été réalisées par 11 interviewers. Elles ont d’abord porté sur les inondations, puis sur la vie agricole, puis les petites et moyennes entreprises (PME), et aujourd’hui le thème des entrevues est l’éducation.

« On voulait combler les lacunes dans nos archives, explique Gilles Lesage. La vie agricole, par exemple, était très mal documentée alors que presque tous les Franco-Manitobains ont un lien avec. Même chose pour les PME. Quant à l’éducation, on a déjà beaucoup d’archives sur cette question mais le vécu personnel peut lui donner une toute autre perspective, de même que les inondations. »

Michel Boucher, qui a interviewé plus de 30 personnes dans la cadre du projet d’histoire orale de la SHSB, note par ailleurs que « c’est un avantage d’aller chercher ces histoires maintenant, car les gens qui en étaient les acteurs sont beaucoup plus capables d’en parler. Ils ont pris du recul ». Gilles Lesage précise que « la plupart de ces entrevues sont désormais disponibles en ligne sur notre site Internet ».

« Ce projet d’histoire orale est important et urgent, conclut le président de la SHSB, Michel Lagacé. Il y a toute une richesse de témoignages à recueillir dans la communauté avant qu’il ne soit trop tard, pour les laisser aux générations futures. »

 

Camille SÉGUY | Journaliste à La Liberté | Contact